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Le charqueador et le bagnard.
19 avril 2015

JACQUES DARNAUD

 

 

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                                                                                     Jacques DARNAUD

                                                                                  Mon 6xAr-grand cousin au 5ème degré.

 

 

Né le 8 janvier 1758 à Bricy le Boulay, 45

Décédé le 3 mars 1830 à Paris, 2ème.

 

     Général français du Ier empire.

     Son nom est gravé sur l'Arc de Triomphe (Pilier nord, huitième colonne).

     Grand officier de la Légion d'Honneur.

     Baron d'empire.

 

 

                    A 18 ans, modeste valet de ferme, il entre au service comme soldat le 10 août 1777 dans le régiment d'Anjou (36 ème d'Infanterie) et y devient successivement caporal le 21 mai 1782, sergent le 1er août 1783, sergent major le 17 septembre 1787, sous-lieutenant le 1er septembre 1791, lieutenant le 25 août 1792.

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       Employé à l'armée du Rhin, il assista le 30 septembre suivant à la prise de vive force de SPIRE et concourut à arrêter et rallier une colonne de troupes qui, saisies par la terreur panique, avait pris la fuite. 

       Il se trouva encore à la prise de MAYENCE, le 21 octobre 1792, à celle de FRANCFORT sur le Main, le 23 octobre 1792 et à la retraite de l'armée sur LANDAU et sur WEISSEMBOURG au mois de mars 1793.

       Arrêté le 11 août 1793 au camp de ROTH, près de WISSEMBOURG, par ordre des représentants du peuple RUAMPS, LACOSTE, DUJARDIN, MILHAU et BOYER pour être conduit devant le Comité de Salut Public, comme soupçonné de royalisme, il fut réclamé, au nom de tout le corps, par l'adjudant-major BERNADOTTE. Immédiatement mis en liberté, il fut nommé capitaine le 13 août 1793 et passa, avec son régiment, à l'armée du Nord.

       Il combattit constamment aux avant-postes, se fit remarquer par sa bravoure, et, par sa présence d'esprit, sauva, devant CASSEL, deux bataillons français exposés à être pris ou détruits le 9 septembre 1793 à HONDSCHOOTE. Chargé du commandement du 1er bataillon, il chargea le premier à la baïonnette, s'empara d'une redoute armée de neuf pièces de canon et y fit cinq cents Anglais prisonniers qui, d'après le terrible décret de la Convention Nationale, devaient être mis à mort sur le champ. "Pourquoi, lui dit un représentant, ne les avez-vous pas fait fusiller sur le champ ? - Je ne sais, répondit DARNAUD, que verser mon sang pour la Patrie ; quand mon ennemi est désarmé, ma tâche est faite."

 

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Le 1.01.1791, le régiment d'Anjou devient le 36eme régiment d'Infanterie.
A l'Armée du Rhin (Juillet 1792-Septembre 1793-

Le 30.09.1792, le 36e entre dans Spire au pas de charge. 35.000 Autrichiens mettent bas les armes
-3.10.1792, il entre dans Worms.
-Du 27.03 au 23.07.1793, deux compagnies de grenadiers du 36eme se couvrent de gloire au siège de Mayence.

A l'Armée du Nord (Septembre-1793-Avril 1794) 
-6.09.1793 : Le 36eme enlève successivement " villages : Herzèle, Bambecke et Rexpoëde.
-8.09 : Hondschoote :
L'ennemi (18 000 Hessois et Anglais) perd 3 généraux, 6 000 hommes, 3 drapeaux, 9 canons et tout le matériel du siège de Dunkerque.
Le capitaine D'Arnaud, chargé du commandement du 1er bataillon,s'empare d'une redoute armée de 7 pièces de canon et y fait prisonniers 500 anglais. D'après le décret de la Convention Nationale, ces prisonniers doivent être mis à mort sur le champ ; malgré le danger qu'il court , D'Arnaud les conduit au Q.G.,et les représentants lui demande pourquoi il ne les a pas fait fusiller, il leur répond fièrement :
Je suis toujours prêt à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour la Patrie ; mais je ne puis être le bourreau d'ennemis désarmés !"
L'avant-veille,devant Cassel, le même d'Arnaud, par sa présence d'esprit, sauva deux bataillons français exposés à être pris ou détruits.
Le caporal Marathon attaque seul 12 Anglais escortant un caisson, en tue trois, met les autres en fuite, prend le caisson et 3 chevaux et ne veut accepter aucune récompense. "Nous lui avons demandé ce qu'ils voulaient ! disent les représentants du peuple dans leur rapport. "Un poste d'honneur!" a-t-il répondu.
Cette bataille est sur le drapeau du 36eme.
Après plusieurs engagements brillants devant Ypres, Werwick et Menion, le 36eme assiste enréserve à la victoire deWattignies, le 16.10.1793.

 

 

 

      Nommé adjoint aux adjudants généraux il combattit à l'attaque des villages de Saint-Vaast et de Saint-Ambert le 9 germinal an II, et y affronta les plus grands dangers en ralliant la colonne de gauche de la division de Cambrai que la cavalerie et l'artillerie ennemies, supérieures en force, avaient presqu'entièrement culbutée. Employé à l'armée de Sambre-et-Meuse en l'an III, il déploya une grande énergie dans la défense de LONGWY, dont le commandement lui avait été confié par le général en chef JOURDAN.

       Le 7 floréal de cette année, il fut nommé chef de brigade de la 30ème demi-brigade de bataille, dans laquelle avait été incorporé le 2ème bataillon du 36ème régiment.

       DARNAUD commanda cette demi-brigade pendant plus de quatre ans ; il y rétablit l'ordre et la discipline, régularisa son administration et la conduisit avec succès sur tous les champs de bataille où elle fut appelée à combattre. A l'affaire de LINTZ, il mit en fuite quelques troupes autrichiennes et les poursuivit vivement à la tête de 60 hommes d'infanterie, 25 dragons et 2 pièces d'artillerie légère ; mais ayant aperçu une très forte colonne de cavalerie qui s'apprêtait à fondre sur lui, il prit position, fit jurer à sa troupe de mourir jusqu'au dernier plutôt que de se rendre.

       Après avoir servi quelque temps au blocus d'EHRENBREITSTEIN, il reçut l'ordre de se porter sur NEUWIED et d'y protéger la retraite de l'armée de JOURDAN qui se disposait à repasser le Rhin. Avec deux bataillons de la 30ème demi-brigade, une compagnie d'artillerie légère et un régiment de chasseurs à cheval, il soutint les efforts d'un corps considérable de cavalerie qui, appuyé par une nombreuse artillerie, essaya vainement de l'entamer. Il résista pendant toute une journée et ne se décida à franchir le fleuve que lorsqu'il vit les derniers bataillons français en sûreté.  (sa contenance ferme et tranquille, la précision des manœuvres, les charges vigoureuses qu'il fit exécuter lui valurent les éloges de la part du Général en chef qui lui dit : "Je vous félicite, mon cher Darnaud, j'ai admiré vos belles manœuvres, vous aviez devant l'ennemi le même sang-froid que l'année dernière à la revue sur la place de parade de Cologne)". 

       A la prise de FRANCFORT, DARNAUD commanda cette ville. Deux ans auparavant, une garnison française avait été égorgée dans cette ville. Sous prétexte de venger l'assassinat de leurs compagnons d'armes, les malveillants excitaient les troupes françaises à l'incendie et au pillage.

       Déjà des symptômes alarmants se manifestaient dans la garnison et, sans DARNAUD qui fut obligé de lutter corps à corps avec des soldats mutinés de la 48 ème demi-brigade de ligne, la ville eût subi le sort le plus affreux. Son courage et son dévouement, secondés de l'appui des soldats de sa demi-brigade qui lui étaient entièrement dévoués, suffirent pour apaiser ce commencement d'insurrection. Ce fut par des traits nombreux d'une incorruptible probité et d'une scrupuleuse fidélité à remplir ses devoirs que le Chef de Brigade Darnaud dut les témoignages d'estime qu'il reçut d'une cité dont les magistrats et les habitants le regardaient  comme le bienfaiteur. 

 

Armée de Sambre-Et-Meuse (28.11.1794 au 28..06.1795)

-Prise de Luxembourg : Après la prise maestricht et du fort de Rhinfels (Novembre 1794), la république était entièrement maîtresse de la rive gauche du Rhin, sauf les deux places de Luxembourg et de Mayence. Le général Moreau, commandant e'nchef l'Armée de la Moselle, reçut l'ordre d'investir Luxembourg qui était le principal dépôt des Autrichiens et le pivot de leurs opérations. Luxembourg, armée de 500 bouches, commandée par le feld-maréchal de Bender était la place forte de l'Europe et approvisionnée d'une façon incomparable. les assiégeants, durant l'hiver, souffrirent autnt que les assiégés. En avril 1795, Moreau appelé devant Mayence fut remplacé par le général Hatry à la tête de deux divisions de sambre-et-meuse. Une sortie infructueuse des Autrichiens leur ôta l'envie de renouveler des combats sanglants et inutiles. les batteries françaises tirant sur la ville emportèrent une révolte de la population civile, et, enfin, le 1.06, le maréchal bender capitula. Le 12, la garnison, forte de 12.396 hommes, mit bas les armes devant 11.000 Français exténués de fatigues et de faim, et presque nus.

Le 18 prairial (6 juin 1796), la 30e est aux pieds du fort de Coblence; elle en fait le blocus pendant cinq jours. Le 22 prairial (10 juin) à deux heures de l'après midi, elles est attaquée par des Pandours qui viennent de franchir la Lahn; ils sont vivement repoussés et une partie se noie dans la rivière, tandis que plusieurs d'entre eux sont capturés (Denis Moreau).

"Le 13 (prairial) passé le Rhin à Andernaque et passé dans le bourg de Zinzique. Resté dans un village seulement pour y faire la soupe. Le soir nous avons partie et marché toute la nuitx et nous sommes arrivé audit fort à 10 heures du matin. Resté jusqu'au 18, l'ennemi a passé la Lane pour débloquer ledit fort et ils ont forcé l'avant-garde et ils sont venue dans notre camp. Sur le même instant nous nous sommes mis en tirailleurs. On les a fait repasser la rivière plus vite qu'il ne l'avoit passez. Aussitot on a rappelé pour nous rassembler dont nous réunie au camp en attendant la nuit pour la retraite" (Soldat Guyot).

D'Altenkirchen, Jourdan vient prendre position derrière la Lahn. La Division de Réserve, réunie à la 2e Demi-brigade légère, est employée au blocus d'Ehrensbreisten. Deux Bataillons de la 30e prennent part à ce blocus; le 3e Bataillon de cette Demi-brigade est à Cologne. La maladie, le feu de l'ennemi, mais aussi la désertion, ont fait fondre les effectifs de la 30e qui sont tombés à 2854 hommes.

Jourdan, en franchissant le Rhin, avait surtout pour but d'attirer à lui les forces de l'Archiduc Charles et de faciliter un mouvement offensif à l'Armée de Rhin et Moselle commandée par Moreau. Ce plan, combiné entre les deux Généraux, réussit en partie; mais l'Armée de Sambre et meuse, trop faible pour contenir les forces qu'elle a attirées contre elle, doit lever le blocus d'Ehrensbreisten et repasser le Rhin.

La retraite s'effectue par le pont de Neuwied. La 30e, considérée à juste titre comme une des plus braves de l'Armée de Sambre et Meuse, est à l'arrière garde, avec la cavalerie, sous le commandement de Bernadotte. Chargés de protéger le passage des quatre Divisions Bernadotte, Championnet, Grenier et Bonnard, ses deux Bataillons, placés l'un dans la tête de pont sur la rive droite, l'autre dans l'île qui divise le cours du Rhin. Lorsque toute l'armée a passé le pont de bateaux, qui communique de l'ile à la rive droite, le Bataillon, laissé dans la tête de pont, effectue sa retraite avec la cavalerie, laissant seule, dans la tête de pont, sa Compagnie de Grenadiers. Le pont de bateaux est immédiatement replié et la Compagnie de Grenadiers repasse ensuite le Rhin en bateau. Les premières attaques de l'ennemi ont été reçues avec une telle vigueur que, malgré les forces considérables qu'il a fait sortir de Mayence, ce dernier n'ose pas insister malgré les avantages qu'il peut retirer de cette situation.

Dans ce combat, la 30e a 8 hommes tués et 40 blessés ou prisonniers; au nombre des morts se trouve le Lieutenant Vanglais. Notons que dans son Journal de marche, Denis Moreau parle de la retraite de l'armée, qui oblige la 30e à se retirer et à retourner à Cologne; il indique également qu'elle a soutenu la retraite au pont de Neuwied et couché dans l'île, et situe cet évènement le 23 prairial (11 juin).

La belle conduite de la Demi-brigade en cette circonstance est signalée aux membres du Directoire par le Général en chef Jourdan qui s'exprime ainsi dans son rapport : "la fière attitude du bataillon placé dans la tête de pont pour protéger le passage empêche les projets de l'ennemi qui voulait profiter du passage en retraite par les quatre divisions Championnet, Bernadotte, Grenier et Bonnard pour nous infliger un désastre... les forces de l'ennemi étaient de 6 régiments de cavalerie, deux colonnes d'infanterie fortes de plusieurs bataillons douze pièces d'artillerie".

A la suite de ce brillant combat, le Chef de Brigade D'Arnaud reçoit les félicitations du Général Jourdan, et les membres du Directoire lui écrivent une lettre d'éloges et de remerciements. La lettre du Directoire n'existe pas dans les Archives de la Guerre, mais on y trouve la réponse suivante :
"Darnaud, chef de la 30e Demi-brigade d'Infanterie de Ligne aux citoyens composant le Directoire exécutif.
Francfort, 3 Thermidor, an IV (21 juillet 1796).
Citoyens Directeurs, 
La multiplicité de mes occupations militaires ne m'a pas permis de répondre plus tôt à votre lettre de félicitations que j'ai reçu par la voie du Général Jourdan. Ces témoignages flatteurs que vous accordez à la Demi-Brigade que je commande ont produit la plus vive sensation sur mes frères d'armes, tous brûlent du désir de trouver encore l'occasion de mériter vos éloges. Soyez persuadés que nous ne manquerons jamais, dans les évenements périlleux, de donner à la Patrie des preuves de notre zèle et de notre dévouement.
Salut et respect.
Darnau
d".

Curieusement, Louis-François Guyot n'a pas conservé le souvenir de tout cela et se contente de noter dans son camet : "Dans l'apres midy il nous est venue un ordre pour bloquer le fort d'Erbrechetene au bord du Rhin en face Coblance dont nous avons été audit lieue de Neuvique et nous somme retoumé pour repasser le Rhin à Neuvique et nous somme venue à logé à Andemaque sur la rive gauche du Rhin". 

... Le 3 Fructidor an IV (20 août 1796), la Division Bonnard est attaquée sur toute la ligne par une force d'environ 1000 à 1200 chevaux et de 7 à 8000 hommes d'infanterie; cette violente attaque est menée par la garnison de Mayence. La gauche de la Division, sur laquelle l'ennemi a porté ses principaux efforts, est obligée de céder au nombre et de se retirer vers la gauche du champ; grâce à la 30e, le combat est promptement rétabli, et les Autrichiens rejetés de nos lignes. Dans son rapport sur cette affaire, le Général Bonnard s'exprime ainsi : "Je donne l'ordre au premier bataillon de la 30e Demi-brigade de quitter les ouvrages et de marcher en colonne serrée, en partant de la droite du camp et, se dirigeant sur la route de Cassel, longeant le Mayn, afin de pouvoir prendre à revers les troupes ennemis qui n'étaient pas bien éloignées de la ligne. Cette manoeuvre audacieuse en plaine ou, dans cette partie, je me trouvais sans cavalerie, m'a bien réussi, parce qu'au même instant j'ordonnai la charge sur Mayrbishossheim... Je dois beaucoups d'éloges aux Adjudants généraux Rostolland et Brayer, au chef de bataillon Valterre (de la 30e), à tous les officiers supérieurs et généralement aux militaires de tous grade et de toutes armes, tous ont bien rempli leur devoir".

Dans une lettre que le Général Bonnard écrit au Général Marceau, commandant l'aile droite, au sujet de ce même combat, on trouve le passage suivant : "Le citoyen Darnaud, chef de la 30e, a été blessé à la lèvre supérieures par un éclat d'obus, sa blessure ne sera pas dangereuse, c'est un bien excellent chef". Le Commandant Girassier, Chef du 2e Bataillon de la 30e, s'est fait tout particulièrement remarquer : "le 3 fructidor an IV, contre une sortie de Mayence sous Maynbishossheim, après des efforts étonnants, son bataillon cerné est près de succomber au nombre; il saisit un drapeau, ranime sa troupe en montrant le 1er bataillon également cerné qu'il fallait délivrer, la rallier, rétablit le combat, culbute l'ennemi et se joint au 1er bataillon pour nettoyer la plaine" (extrait des états de service du Commandant Girassier).

... Le 5 vendémiaire an 5 (26 septembre 1796), la 30e quitte son camp de fortune. Elle franchit le Rhin à Cologne, et se rend dans des villages près de Bonn (6 lieues). Elle passe le 6 (27 septembre) à Sinzig, et couche dans les villages près d'Andernach (8 lieues).

Le 28 septembre, la Division Bernadotte relève à Neuwied la 2e Division de l'Armée du Nord; elle est chargée de la garde du Rhin jusqu'à Ober-Winter (Notice Historique).

D'après l'Historique abrégé du 30e, le 30 septembre 1796, la 30e est toujours à l'Armée de Sambre et Meuse, aile droite (commandant en Chef Kléber); elle fait désormais partie de la Division Bernadotte, qu'elle a rejoint à Limbourg, Brigade Friant et aligne l'effectif de 2529 hommes répartis en 3 Bataillons. Ce jour là (notice historique), à 4 heures du soir, l'ennemi, avec des forces considérables et 15 pièces de canons, attaque Neuwied; la ville est prise et reprise trois fois. La nuit sépare les combattants, laissant les Français maîtres des trois quarts de la ville et les Autrichiens de l'autre partie. Le lendemain, par une convention, Neuwied est neutralisé, chaque armée restant maitresse des positions qu'elle occupe. Bernadotte, dans son rapport, signale les troupes sous les ordres du Général Friant comme s'étant particulièrement fait remarquer par leur valeur, mais il ne donne aucun détail intéressant spécialement la 30e. La Brigade Friant est à cette époque composée des 30e et 88e Demi-brigades. l'effectif de la 30e est de 2459 hommes.

Durant les semaines qui suivent, la 30e est continuellement harcelée par l'ennemi. En octobre, elle occupe d'abord Neudorff.

... Passage du Tagliamento

Après avoir traversé Milan, Padoue et Trévise, la Division Bernadotte passe le Tagliamento le 26 ventôse (16 mars). La 30e est partie de grand matin et arrive vers une heure de l'après midi près du Tagliamento en arrière duquel, avec toute son armée, l'Archiduc Charles a pris position; les Grenadiers quittent leur Demi-brigade et sont réunis pour former un Bataillon. La Division passe en colonne le premier bras du Tagliamento et se met en bataille dans une île; la 30e occupe la droite, ayant à sa gauche la 88e qui fait brigade avec elle. Une canonnade s'engage aussitôt : la 15ème Demi-brigade légère, soutenue par les Grenadiers, s'élance à la charge pour forcer le passage; la Division appuie ce mouvement et traverse la rivière au pas de course, dans le plus grand ordre, et l'armée autrichienne est mise en pleine déroute. Le soir, la 30e établit ses bivouacs en arrière de Codroiro, n'ayant dans la journée, éprouvé aucune perte en hommes. Cette victoire de Bonaparte (16 mars) sur les Autrichiens est si rapide que Guyot note simplement "qu'il y a eue une grande bataille".

Denis Moreau quant à lui est plus prolixe : il raconte que l'armée se rassemble près du Tagliamento, répartie sur trois colonnes, tant en masse qu'en colonne, et en bataille, Bonaparte en tête. Il indique également que la rivière fait 5 bras, qu'on a de l'eau jusqu'à la ceinture, et que le courant est fort. Une fois l'armée en bataille, la charge est battue, et l'on se met en marche sur toute la ligne, au grand pas et en ordre. La rivière, bien que l'eau soit froide et le courant fort, est franchie; pas un homme ne tombe à l'eau (Denis Moreau précise toutefois que les chevaux du train, placés à gauche de l'armée, ont eu plus de difficulté à passer). Les troupes arrivent dans la plaine avec une telle rapidité que l'ennemi se trouve pris à dépourvu. Il tente de briser la charge, mais au final prend la fuite. La cavalerie française en sabre une partie; une autre partie est faite prisonnière. Des canons sont également pris. L'ennemi fait par contre une plus vive résistance dans les vignes alentours, mais après une demie heure de combat, il doit prendre la fuite, et seule la nuit empêche les hommes de les poursuivre; ces derniers campent dans la plaine après avoir marché ce jour là 8 lieues, nous dit Denis Moreau.

Le 28 ventôse (18 mars 1797), Denis Moreau nous dit que les Divisions du Tyrol ont repris leur place. La 30e marche 6 lieues et campe près de Palma Nuova que la victoire du Tagliamento a fait tomber entre nos mains. Il s'agit d'une ville de guerre, située à la frontière de l'Autriche.

... La 30e occupe Trieste du 23 Floréal au 5 prairial (12 au 24 mai). Le 5 prairial (24 mai 1797), elle se met en route pour Udine; après avoir marché 8 lieues, elle bivouaque entre Gorizia et la mer. Le 6 (25 mai 1797), elle marche 4 lieues; après être passé à Palmanova, elle couche à Saint Marie. Le 7 (26 mai 1797), après trois lieues de marche, elle arrive à Udine, capitale du Frioul; la ville est grande mais pas belle.

Le 20 prairial (9 juin), elle est à Udine. A la fin du même mois, nous la retrouvons à Trieste, avec un effectif de 2813 hommes. En juillet et août, elle occupe Udine, où elle demeure en repos. A Udine est organisé une grande parade militaire à l'occasion de la fête nationale le 14 juillet 1797 : "Le 26 messidor l'on nous a distribué et à toute la division les nouveaux drapeaux que le gouvernement a envoyer. Cette fette a été composé par des évolutions militaire, chaque soldat étoit munie de chacun 6 cartouches dont toute la division a fait l'exercice a feu avec l'artilerie et la cavalerie qui s'y est aussy trouvé. Et ensuite nous sommes rengé en bataille et nous avons formé le bataillion caré autour d'une piramide située dans la pleine Saint Godar ou ils étoit ainscrit les noms des braves soldat et officiers généraux morts au champ d'honneur et là on a fait 6 salve d'artilerie pour les funerailles de ces braves déffanceurs. Le général Bernadotte distribua les drapeaux a tous les batallions de sa division et l'artilerie faisoit feu pendant cette distribution et fit un discours a toute ces compagnons d'armes qui a duré pres d'une heure. La fète c'est terminée par une course à pied et à cheval ! Celle de pied la 1re ou étoit une tace d'argent et la 2e un montre en or. La 1re course de cheval étoit une paire d'étrillier en argent, la 2e une paire d'éperons aussy en argent. Toute l'armée a eu double paye et double vivre. Le [...] l'on nous a fait assembler toute la division pour celebrer la fête du 10 aoust à la pleine Saint Godar. Cette fête a été anoncée par des salves d'artilerie et la mousqueterie qui a duré environt 2 heures. Partie le même jour (13 messidor an v ?) pour nous rendre à Udine ou le général Bonaparte venoit souvans en cette ville avec les generaux autrichiens pour les conclusions de la paix. Le 1er vendemiaire toute l'armée a celebré une fête pour la réjouissance d'une trame découverte contre le gouvernement françois (il s'agissait probablement de la conspiration de Gracchus Baboeuf)" (soldat Guyot).

Campagnes de 1798 et 1799

a/ Occupation de Rome

          En janvier 1798, la 30e Demi-brigade, toujours commandée par le Chef de Brigade d'Arnaud, fait partie de troupes envoyées à Rome, sous le commandement en chef du Général Championnet (selon la Notice Historique, le Général Saint Cyr). Elle avance à marche forcée.

Le 1er pluvôse an VI (20 janvier 1798), après avoir marché 4 lieues, elle arrive à Mantoue. Le 2 (21 janvier 1798), elle marche 7 lieue, passe le Pô et arrive à Quistello. Le 3 (22 janvier 1798), elle marche 11 lieues sur de mauvais chemins boueux; elle passe à La Mirandole, passe le Panaro et arrive à Crevalcore. Le 4 (23 janvier 1798), nouvelle marche de 5 lieues et arrivée à Bologne, première ville des Etats du Pape passée par le Traité de Tolentino à la République Cisalpine. Le 6 (25 janvier 1798), la 30e quitte Bologne, marche 7 lieues et arrive à Imola. Le 7 (26 janvier 1798), nouvelle marche de 7 lieues; la 30e passe à Fayence et couche dans la grande et jolie ville de Forli. Le 8 (27 janvier 1798), marche de 11 lieues et arrivée au port de Rimini. Le 9 (28 janvier 1798), marche de 10 lieues; la 30e passe dans la grande ville de Pesaro et arrive à Fano. Le 10 (29 janvier 1798), marche de 5 lieues; la 30e arrive à Senigallia, ville située en bord de mer. Le 11 (30 janvier 1798), elle arrive à Ancône après avoir marché 7 lieues. Le 12 (31 janvier 1798), elle passe à Lorette et se rend à Recanati; ce jour là elle a marché 5 lieues. Le 13 (1er février 1798), elle marche 4 lieues et arrive à Macerata où elle séjourne. Le 15 (3 février 1798), elle marche 4 lieues et arrive dans la petite ville de Tolentino. Le 16 (4 février 1798), elle marche 7 lieues et arrive au village de Saraval (?). Le 17 (5 février 1798), elle marche 7 lieues, arrive à Foligno et bivouaque près de cette ville. Le 18 (6 février 1798), marche de 6 lieues; la 30e est à Spolete. Le 19 (7 février 1798), elle marche 10 lieues et passe et couche à Terni. Le 20 (8 février 1798), elle arrive à Civita Castellana, défendue par un petit fort posté sur un rocher. Ce jour là, le Pape quitte Rome pour Florence; Denis Moreau a été chargé à 11 heures du soir de le garder; le Pape est parti à 5 heures du matin avec 6 voitures, chacune à 6 chevaux. Le peuple manifestait contre le Pape, protéger par plus de 600 hommes.

Le 21 (9 février 1798), elle marche 6 lieues et arrive à un poste situé de l'autre côté de Monterosi ; elle couche au bivouac sur place. Le 22 (10 février 1798), la 30e arrive sous les glacis de la ville de Rome ; elle reste dans cette position les 22 et 23 (10 et 11 février 1798) et entre dans la ville le 24 (12 février 1798) après une nouvelle marche de 6 lieues; elle s'installe dans le fort Saint Ange. "Le 22 a Rome ville capital de l'etat ecclésiastique et résidance du Saint pere le pape" (soldat Guyot).

Le 5 ventôse (23 février 1798), a lieu une fête en l'honneur du Général Duphot ; Denis Moreau en donne une description rapide : après une fusillade, la troupe défile par pelotons du côté de la rue où il a été assassiné, et sur les lieux mêmes de cet assassinat, on fait les feux de pelotons. "Le 5 ventôse l'on a celebré une ceremonie funebre au manne du général Duphot assassiné au quartier de Hastevers par les troupe du pape. La nuit du 7 au 8 il c'est éclaté une révolution dont il y a eue plusieurs poste d'égorgé par le habitans de cette ville"(soldat Guyot).

Là dessus, la solde des Officiers et de la troupe n'avait pas été versée depuis plusieurs mois. Par ailleurs, Masséna, réputé pour ses pillages, est nommé à la tête de l'Armée d'Italie. Cette nomination est perçue comme une provocation, et le lendemain même, les Officiers de chaque Corps, réunis en club, lui remettent une pétition :

"Pétition. Les officiers de l'armée de Rome au général en chef.
Citoyen général, la marche rapide de l'armée d'Italie sur Rome afin de venger l'assassinat commis sur la personne du général Duphot est une marque de dévouement sincère. Tous les Français ont sacrifié pour la liberté et le bonheur de leur patrie. Cependant, plusieurs individus, revêtus de pouvoir courent les maisons les plus riches de la ville et en enlèvent les effets les plus précieux sans vouloir en donner aucun reçu. De pareils crimes ne peuvent rester impunis, ils crient vengeance et déshonorent le nom français qui, plus que jamais, est fait pour être respecté de l'univers. Nous le jurons en face d' l'Eternel dans le temple duquel nous sommes rassemblés. Nous désavouons toute spoliation faite dans la ville de Rome et autres lieux des Etats romains et ci-devant ecclésiastiques. Nous avouons haine et mépris aux individus qui s'en sont rendus coupables, nous jurons aussi de cesser dès aujourd'hui d'être les instruments de tous les monstres qui abusent de notre bravoure et de notre courage. Le soldat et l'officier souffrent dans la misère la plus profonde, faute de solde; cependant, les moyens sont grands : il y a dans la caisse plusieurs millions et il n'en faut pas plus de trois pour acquitter ce qui est dû. Nous demandons que la solde soit acquittée et cela, dans les vingt-quatre-heures. Les états en sont faits dans chaque corps; en conséquence, le travail sera prompt pour la solde ordinaire. Nous demandons aussi que les effets enlevés par divers prétextes aux maisons et églises appartenant aux puissances étrangères avec lesquelles nous sommes en paix soient remis de suite et que tous ces mêmes effets ou édifices soient rétablis dans leur état primitif avant notre entrée dans Rome. Indépendamment de la solde, nous persistons à demander vengeance des vols faits dans Rome par des monstres gradés, des administrations dévastatrices et corrompues, plongées nuit et jour dans le luxe et la débauche. Vous avez, citoyens généraux, toute autorité en main, vous pouvez agir contre les brigands qui, encore une fois, nous déshonorent, et nous leur disons franchement, faute de vous, d'arrêter les excés qui excitent les auteurs de ceux qui ont existé. Nous rejetons sur vous le déshonneur qui nous menace parce que vous serez sans partager ce crime. Nous avons à croire cependant que vous êtes purs et votre conduite ultérieure nous le prouvera. Comme on pourrait bien dénaturer les principes que nous professons dans notre adresse, nous vous prévenons que nous enverrons copie au Directoire et que nous la ferons insérer dans les journaux de la République française. Nous la ferons de plus imprimer dans les deux langues et afficher dans Rome pour prouver au peuple romain notre innocence sur les crimes déjà commis. Si vous êtes jaloux, citoyen général, d'emporter notre estime avec vous, c'est à dire celle de l'armée, vous nous rendrez la justice la plus prompte et la plus complète. Salut et respect
".

Cette pétition est accompagnée de trois pages de signatures. Masséna ayant reçu cette pétition la traite de factieuse et refuse de la lire, tout comme il refuse de répondre aux demandes qui lui sont faites. Le soir même, les Officiers se rendent en bon ordre chez lui, mais là encore, le Général refuse de les entendre. Aussi les Officiers décident ils d'aller chez le Général Berthier, qui les reçoit avec bienveillance, lit la pétition et promet de répondre aux demandes qu'elle contient.

Le lendemain matin, les Officiers réunis discutent avec une délégation de Généraux du bien fondé de leurs revendications; là dessus, Masséna, informé de cette réunion, y envoie un Adjduant général qui en ordonne la levée. En cas de refus, la troupe, qui est déjà sous les armes, et l'artillerie, marcheront sur eux pour les réduire. Les Officiers répondent qu'ils refusent de se séparer, et préfèrent la mort plutôt que le déshonneur. Dans l'après midi, Masséna fait battre la générale, et tous les Officiers s'empressent de regagner leur poste. Selon Denis Moreau, Masséna avait pris des dispositions pour ne laisser dans Rome que 3000 hommes de garnison qui devaient être livrés au poignard des factieux fanatisés. Au moment où Masséna quitte la ville, l'Armée, qui a compris son dessein, refuse d'obéir. Les députés de chaque Corps se rassemblent alors au Capitole, et adressent deux lettres, l'une à Berthier pour le reconnaitre comme Général en chef, l'autre à Masséna pour l'informer qu'il n'était plus reconnu en tant que tel.

Pendant ce temps, nous dit Denis Moreau, les factieux et les fanatiques, qui savaient que l'Armée devait quitter Rome à 10 heures du soir, et que la garnison serait réduite à 3000 hommes, se sont rassemblés dans plusieurs quartiers de la ville; déjà, des soldats isolés et des gardes en poste sont assassinés. Des arbres de la liberté sont arrachés, des cocardes foulées au pied. Sur le Capitole et près de Saint Pierre, des Gardes Civiques sont désarmés et certains égorgés. Ce carnag durent la plus grande partie de la nuit du 6 ventôse (24 février 1798). Le soir, avant la tombée de la nuit, la garde de la porte du Castellon près de Saint Ange est égorgée. Aussitôt, les hommes de la 30e prend les armes. Une patrouille marche vers ce poste où tous les hommes ont été massacrés; il n'y a qu'un seul survivant. La nuit commence de tomber; les insurgés aux cris de "Viva Maria !" menacent les soldats. Peu à peu cependant, le calme revient, et une nouvelle garde est laissée à la place de celle qui a été massacrée; celle ci reste cependante vigilante. Toute la nuit, des patrouilles françaises accompagnées de Gardes Civiques sillonnent les rues. Le Général en chef leur en témoigne sa reconnaissance. Denis Moreau conclut en disant que si le plan de Masséna avait été exécuté, la France aurait perdu 3000 de ses défenseurs, et peut être même l'armée toute entière.

Le 8 ventôse (26 février 1798), le calme est rétabli. Berthier part dans la nuit pour la République Cisalpine; il a entre temps remis le commandement au Général Dallemagne. Le 9 (27 février 1798), 22 émutiers sont fusillés sur la place du Peuple. Denis Moreau nous dit que les habitants sont satisfaits de voir les coupables des émeutes punis de mort.

Le 10 (28 février 1798), les victimes des exactions commises dans les appartements et églises appartenant à des puissances étrangères sont invitées à venir déclarer leur préjudice à l'Etat major afin que les coupables soient punis selon les lois de la République. Aussi, les Ambassadeurs de ces puissances acceptent ils de demeurer à Rome. Par ailleurs, dans les campagnes environnantes, les paysans (environ 8000) s'étaient regroupés afin de marcher sur Rome. Un détachement est envoyé afin de les disperser; un grand nombre est tué, et les chefs de la révolte sont exécutés. Le calme là encore est rétabli.

En mars, la 30e est dans la Division Dallemagne qui occupe Rome et ses environs; ses cantonnements sont à Pontrémolli; son effectif est de 1756 hommes.

Le 20 ventôse (10 mars 1798), Masséna revient à Rome afin de reprendre le commandement en chef de l'armée; il fait placarder des affiches à cet effet et condamne les Officiers qui ont contesté son commandement. Les affiches sont arrachées, et Masséna est sommé de se retirer de l'armée. Il part le 18 mars.

Le 30 (20 mars 1798), les Romains célèbrent avec les Français une fête en l'honneur de la République Romaine, qui vient d'être proclamée. "Le 30 l'on a célébré une fête en l'honneur de la formation de la République romaine" (soldat Guyot).

 
Sergent de Grenadiers 30e Demi-brigade Bataille de la Trebbi

       Il servit au blocus de la place de MAYENCE devant laquelle il arriva le 18 germinal an IV. Dans une sortie que fit la garnison ennemie, avec des forces infiniment supérieures, le 3 fructidor suivant, DARNAUD, à la tête de la 30 ème demi-brigade, défendit la position entre le Main et le Rhin et eut la mâchoire inférieure fracturée par un éclat d'obus. S'étant rendu à Francfort pour y soigner sa blessure, il y reçut de la part des habitants de nombreuses marques d'intérêt et d'affection, qui le récompensèrent dignement des soins qu'il avait pris pour préserver de tout malheur leurs personnes et leurs propriétés. 

S'étant rendu à Francfort pour y soigner sa blessure, il y reçut de la part des habitants de nombreuses marques d'intérêt et d'affection, qui le récompensèrent dignement des soins qu'il avait pris pour préserver de tout malheur leurs personnes et leurs propriétés.

 Le 24 prairial, au combat et à la prise de Modène, Darnaud se comporta avec le sang-froid, la valeur et les talents militaires qui le distinguaient depuis longtemps, et la 30e Demi-brigade mérita les plus grands éloges. À la bataille de Trébia (19 juin 1799), il traversa la rivière à la tête de sa Brigade, formée en colonne serrée et l'arme au bras, sous un feu terrible d'artillerie (Electrisant sa troupe par son courage, il renverse tout ce qui s'oppose à son passage, perce la ligne ennemie, se porte à plus de 400 toises sur ses derrières, et s'empare de sept pièces de canon, dont il a affronté le feu. Mais n'étant pas appuyé sur ses ailes, il fut obligé de battre en retraite. Quoique blessé d'un coup de feu à la jambe gauche, il opéra son mouvement rétrograde dans le plus grand ordre, sans se laisser entamer et sans abandonner les canons qu'il avait pris). C'est à la suite de cette affaire, qu'il fut nommé Général de brigade, par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an VII - 30 juillet 1799 (l'historique régimentaire indique la date du 12 Messidor an VII - 30 juin 1799).

 

       Appelé à l'armée d'Italie vers la fin de l'anIV, il y commande sa demi-brigade avec un grand succès. Le 15 frimaire an VII, à CIVITA CASTELLANE, et le même jour à l'affaire de FALAVI, il défit complètement les Napolitains, culbuta une division avec un seul bataillon, mit l'ennemi en déroute et lui prit vingt pièces de canon et trente caissons. Le 10 Nivôse an VII à l'affaire d'ATRICOLI, à la tête de sept compagnies, il donna l'impulsion aux troupes dont il faisait partie et détermina par son exemple et sa conduite les avantages de cette journée. Le 24 Prairial, au combat et à la prise de MODÈNE, DARNAUD se comporta avec le sang-froid, la valeur et les talents militaires qui le distinguaient depuis longtemps, et la 3 ème demi-brigade mérita les plus grands éloges.

       A la bataille de TRÉBIA, il traversa la rivière à la tête de sa brigade, formée en colonne serrée et l'arme au bras, sous un feu terrible d'artillerie. C'est à la suite de cette affaire qu'il fut nommé général de brigade, par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an VII.

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     Le 28 du même mois, à la bataille de Novi, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu'il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l'armée le força d'abandonner ces avantages.

     A l'affaire de Bosco, le 2 brumaire an VIII, le général Darnaud détermina le succès de la journée. Avec l'infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l'artillerie formidables.

     Le 13 du même mois, à l'affaire de Rivalta, il commandait une colonne d'infanterie qui fut entourée par l'ennemi.

Le 28 du même mois, à la bataille de Novi, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu'il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l'armée le força d'abandonner ces avantages (néanmoins, tout en se retirant, il s'empara de deux pièces de canon, dont il tua les artilleurs qui les servaient avec une vigueur et une opiniâtreté dignes d'un meilleur sort).
A l'affaire de Bosco, le 2 brumaire an VIII, le Général Darnaud détermina le succès de la journée. Avec l'Infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l'artillerie formidables (il le tourna, le déborda par la gauche, chargea audacieusement sa cavalerie, en plaine, à la baïonnette, et le mena battant pendant plus de deux milles). 

Le 13 du même mois, à l'affaire de Rivalta, il commandait une colonne d'infanterie qui fut entourée par l'ennemi (mais par ses manœuvres hardies, il parvint à se dégager et à se retirer pendant l'espace de deux lieues, en plaine, sans avoir éprouvé d'autre perte que celle d'un Officier, et après en avoir fait éprouver de considérables à l'ennemi, qui ne cessa de le harceler). 
Le 15, il défendit le front de Novi pendant trois heures contre les attaques réitérées d'un corps très nombreux de troupes autrichiennes; mais, obligé d'abandonner cette position, que l'insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l'ennemi; cette tentative eut un plein succès (les Autrichiens s'étant engagés dans les gorges, le Général Darnaud les fit charger à la baïonnette, les mit en fuite, et leur enleva trois bouches à feu avec leurs caissons, après avoir tué beaucoup de monde. Un grand nombre de fuyards furent faits prisonniers).

Attaqué le 23 frimaire par des forces autrichiennes et russes très supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s'enfuirent à travers les montagnes jusqu'à Nervi où il devint indispensable de s'arrêter et de s'opposer à l'ennemi, qui avait l'intention de s'emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait vers Recco et Sori, à quatre milles de distance (le Général Darnaud s'empressa de réunir 300 hommes de la 73e Demi-brigade, commandés par le Chef de Bataillon Verney, qu'il plaça à un défilé, où 4 hommes auraient pu en arrêter 100, et il leur ordonna de tenir jusqu'à la dernière extrémité pour assurer la retraite de la colonne qui était encore à Sori. Après avoir fait toutes les dispositions nécessaires pour empêcher l'ennemi de pénétrer plus avant, le Général Darnaud demanda des hommes de bonne volonté pour aller avec lui explorer le pays. Mais telle était alors l'intimidation que causait à la troupe le nombre considérable des ennemis, que deux hommes seulement se présentèrent. Ce manque d'énergie et de confiance ne change point les projets du Général, il marche seul en avant de Nervi, avec les deux hommes qui se sont offerts, et qui promettent d'affronter avec lui tous les dangers. Bientôt après, regardant en arrière pour s'assurer de la conduite des 300 hommes auxquels il a confié la garde de l'important débouché qu'il veut conserver, il s'aperçoit que l'ennemi s'en est rendu maître et qu'il s'empresse d'arriver et de s'établir dans les rues de Nervi. Ne prenant conseil que de son courage, Darnaud, le sabre à la main et suivi de ses deux intrépides compagnons, s'élance sur l'ennemi, qui fait feu sur eux. Personne n'est atteint, et après avoir porté le désordre dans les rangs des Impériaux, nos trois hommes parviennent à les mettre en fuite.
C'est à ce trait d'une valeureuse audace que la colonne de Sori dut son salut, car elle ne pouvait éviter d'être faite prisonnière, les rues de Nervi ne permettant pas de former quatre hommes de front (le Chef de Bataillon Verney qui, malgré son courage et ses efforts, n'avait pu parvenir à rétablir son Bataillon qu'au plateau de Quinto, rendit lui-même justice au dévouement du brave Général Darnaud, et le Chef de brigade Wouillemont, qui commandait la colonne de Sori, s'exprimait ainsi dans le rapport qu'il fit de cette affaire : « L'ennemi, ayant porté toutes ses forces sur la brigade de gauche, et l'ayant forcée et suivie dans sa marche rétrograde jusqu'à Nervi, avait coupé celle de droite que je commandais. Le général de brigade Darnaud, par les efforts de son courage, ne dut presque qu'à lui seul l'avantage de me dégager et de me réunir à la 2e brigade, avec laquelle ce général se défendit dans Nervi, d'où il chassa l'ennemi, et prépara la glorieuse journée du lendemain»).
Le 24, à l'affaire de la Castagna, le Général Darnaud, avec ses troupes très peu nombreuses, renverse les colonnes de l'ennemi (Atteint de trois coup de feu, mais sentant trop combien sa présence est nécessaire, il surmonte sa douleur, oublie ses blessures, et, chargeant à la tête de ses soldats, il culbute l'ennemi, lui enlève quatre pièces de canon et lui fait 1 200 prisonniers).
Le 13 germinal suivant, la 8e Demi-brigade d'infanterie légère, postée sur la montagne de Rua, en avant de Recco, est obligée d'abandonner cette position et se retirait, vivement harcelée par un ennemi nombreux qui pénétra dans la ville de Recco (le Général Darnaud accourut sur le champ de bataille, et ne pouvant arrêter la déroute, arrache le fusil des mains d'un soldat : « Si tu es brave, lui dit-il, reste auprès de moi; donne-moi des cartouches et mourons ensemble au poste de l'honneur». Seul avec ce soldat, il fait feu sur l'ennemi, qui s'étonne de tant d'intrépidité. La Demi-brigade, revenue d'un premier moment de faiblesse, et encouragée par l'exemple de son Général, s'arrête, se rallie, et sur les pas de l'intrépide Général Darnaud, elle charge à son tour l'ennemi, renverse tout ce qu'elle rencontre et reprend Recco, où elle complète sa victoire, en faisant prisonnière ou passant au fil de la baïonnette toutes les troupes qui s'y trouvaient).
Le 16 et le 17 du même mois, à Montefaccio, il combattit avec succès un ennemi toujours plus nombreux que lui et parvint à conserver à l'armée des munitions et de l'artillerie qu'il avait reçu l'ordre d'abandonner.
Employé au blocus de Gênes par les Autrichiens et les Anglais, il se signala dans toutes les affaires qui eurent lieu pour la défense de cette place (malgré ses nombreuses tentatives, jamais l'ennemi ne put le forcer à se retirer dans Gênes, et toujours le Général Darnaud occupa des positions qui s'en trouvaient éloignées de plus de trois milles. Par ce moyen, il conserva les moulins sans lesquels la place aurait manqué de farine, et des potagers considérables qui fournissaient abondamment des légumes à la garnison et aux habitants).
Le 21 floréal an VIII, il rompit la ligne de l'ennemi à Bisagno, l'attaqua par derrière sur le Monte-Cornua; et seulement avec 400 hommes du 1er Bataillon de la 2e Demi-brigade d'infanterie de ligne, il battit complètement 4000 Autrichiens, fiers de l'avantage qu'ils avaient obtenu le matin sur la colonne qui avait été chargée de les attaquer de front (tout ce que le Général Darnaud rencontra fut fait prisonnier, les magasins de l'ennemi et quatre pièces de canon tombèrent en son pouvoir). Le 8 prairial suivant, à la tête de 2000 hommes, il prit d'assaut plusieurs redoutes, et il poursuivait ses rapides succès, lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets, au pied d'un dernier retranchement qu'il se disposait à enlever, il fut grièvement blessé à la jambe gauche d'un coup de feu qui nécessita l'amputation. Après sa guérison, il fut nommé Commandant de la place de Gênes, toujours en état de blocus, et passa dans la Division de Ligurie le 23 germinal an IX. 
Le 3 floréal suivant (23 avril 1800), le gouvernement ligurien lui remit un sabre d'honneur en reconnaissance de ses services et de sa conduite avant et pendant le blocus de Gênes.

     Le 18, il défendit le front de Novi pendant trois heures contre les attaques réitérées d'un corps très nombreux de troupes autrichiennes; mais, obligé d'abandonner cette position, que l'insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l'ennemi; cette tentative eut un plein succès.

     Attaqué le 23 frimaire par des forces autrichiennes et russes très supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s'enfuirent à travers les montagnes jusqu'à Nervi où il devint indispensable de s'arrêter et de s'opposer à l'ennemi, qui avait l'intention de s'emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait vers Recco et Sori, à quatre milles de distance.

     C'est à ce trait d'une valeureuse audace que la colonne de Sori dut son salut, car elle ne pouvait éviter d'être faite prisonnière, les rues de Nervi ne permettant pas de former quatre hommes de front.

     Le 24, à l'affaire de la Castagna, le général Darnaud, avec ses troupes très peu nombreuses, renverse les colonnes de l'ennemi.

     Le 13 germinal suivant, la 8e demi-brigade d'infanterie légère, postée sur la montagne de Rua, en avant de Recco, fut obligée d'abandonner cette position et se retirait, vivement harcelée par un ennemi nombreux qui pénétra dans la ville de Recco.

     Le 16 et le 17 du même mois, à Montefaccio, il combattit avec succès un ennemi toujours plus nombreux que lui et parvint à conserver à l'armée des munitions et de l'artillerie qu'il avait reçu l'ordre d'abandonner.

     Employé au blocus de Gênes par les Autrichiens et les Anglais, il se signala dans toutes les affaires qui eurent lieu pour la défense de cette place.

     Le 21 floréal an VIII, il rompit la ligne de l'ennemi à Bisagno, l'attaqua par derrière sur le Monte-Cornua; et seulement avec 400 hommes du 1er bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie de ligne, il battit complètement 4 000 Autrichiens, fiers de l'avantage qu'ils avaient obtenu le matin sur la colonne qui avait été chargée de les attaquer dé front. Le 8 prairial suivant, à la tête de 2 000 hommes, il prit d'assaut plusieurs redoutes, et il poursuivait ses rapides succès, lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets, au pied d'un dernier retranchement qu'il se disposait à enlever, il fut grièvement blessé à la jambe gauche d'un coup de feu qui nécessita l'amputation. Après sa guérison, il fut nommé commandant de la place de Gênes, toujours en état de blocus, et passa dans la division de Ligurie le 23 germinal an IX.

     Le 3 floréal suivant, le gouvernement ligurien lui remit un sabre d'honneur en reconnaissance de ses services et de sa conduite avant et pendant le blocus de Gênes.

          Le 1er fructidor an X, il fut mis en disponibilité et rentra en France; mais à son arrivée à Paris, il ne tarda pas à être employé, et le premier Consul lui confia le commandement du département de la Corrèze (20e division militaire) par arrêté du 1er vendémiaire an XI. Le général Darnaud exerça ces fonctions jusqu'au 4 brumaire an XII, époque à laquelle il passa dans la 14e demi-brigade militaire pour y commander le département de l'orne.

     Nommé membre de la Légion d'Honneur le 19 brumaire an XII, il en fut créé commandeur le 25 prairial suivant et fut désigné pour faire partie du Collège électoral du département de l'Orne. Par décret du 19 mars 1808, l'Empereur lui conféra le titre de baron avec une dotation de 4 000 francs de revenus. Le général Darnaud continua d'exercer ses fonctions dans le département de l'Orne ; il eut même le commandement provisoire de la 14e division militaire, en l'absence du général Grandjean, le 13 mars 1811, et fut appelé, le 22 juin suivant suivant, au poste de commandant de l'Hôtel des Invalides, où sa sollicitude pour les hommes, comme lui mutilés au champ d'honneur, lui acquit de nouveaux droits à la reconnaissance nationale. Lors de l'invasion des armées coalisées, ce fut à ses soins et à sa fermeté que l'on dut la conservation d'une partie des plans en relief, en dépôt à l'hôtel, et dont les Prussiens voulaient s'emparer.

     Après sa rentrée en France, Louis XVIIIle nomma chevalier de Saint Louis par ordonnance du 27 juin 1814 et lui conféra le titre de lieutenant-général honoraire, le 6 septembre suivant.

     Nommé titulaire de ce grade, en conservant le commandement de l'hôtel des Invalides, le 1er juillet 1815 le général Darnaud fut créé grand officier de la Légion d'Hommeur le 24 août 1820, et commandeur de l'ordre royal militaire de Saint-Louis le 27 mars 1821.

          Admis à la retraite le 10 octobre de cette dernière année, le général Darnaud a terminé sa carrière le 3 mars 1830.

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          Son nom apparaît en 8e position en partant du haut dans la 8ecolonne du pilier nord de l'arc de triomphe de l'Etoile.

 

 

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  • Montefaccio, il combattit avec succès un ennemi toujours plus nombreux que lui et parvint à conserver à l'armée des munitions et de l'artillerie qu'il avait reçu l'ordre d'abandonner.Employé au blocus de Gênes par les Autrichiens et les Anglais, il se signala dans toutes les affaires qui eurent lieu pour la défense de cette place14.Le 21 floréal an VIII, il rompit la ligne de l'ennemi à Bisagno, l'attaqua par derrière sur le Monte-Cornua; et seulement avec 400 hommes du 1er bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie de ligne, il battit complètement 4 000 Autrichiens, fiers de l'avantage qu'ils avaient obtenu le matin sur la colonne qui avait été chargée de les attaquer dé front15. Le 8 prairial suivant, à la tête de 2 000 hommes, il prit d'assaut plusieurs redoutes, et il poursuivait ses rapides succès, lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets, au pied d'un dernier retranchement qu'il se disposait à enlever, il fut grièvement blessé à la jambe gauche d'un coup de feu qui nécessita l'amputation. Après sa guérison, il fut nommé commandant de la place de Gênes, toujours en état de blocus, et passa dans la division de Ligurie le 23 germinal an IX.Le 3 floréal suivant, le gouvernement ligurien lui remit un sabre d'honneur en reconnaissance de ses services et de sa conduite avant et pendant le blocus de Gênes.

    Le 1er fructidor an X, il fut mis en disponibilité et rentra en France ; mais à son arrivée à Paris, il ne tarda pas à être employé, et le premier Consul lui confia le commandement du département de la Corrèze (20e division militaire) par arrêté du 1er vendémiaire an XI. Le général Darnaud exerça ces fonctions jusqu'au 4 brumaire an XII, époque à laquelle il passa dans la 14e demi-brigade militaire pour y commander le département de l'Orne.Nommé membre de la Légion d'honneur le 19 brumaire an XII, il en fut créé commandeur le 25 prairial suivant et fut désigné pour faire partie du Collège électoral du département de l'Orne. Par décret du 19 mars 1808, l'Empereur lui conféra le titre de baron avec une dotation de 4 000 francs de revenus. Le général Darnaud continua d'exercer ses fonctions dans le département de l'Orne ; il eut même le commandement provisoire de la 14e division militaire, en l'absence du général Grandjean, le 13 mai 1811, et fut appelé, le 22 juin suivant, au poste de commandant de l'hôtel des Invalides, où sa sollicitude pour les hommes, comme lui mutilés au champ d'honneur, lui acquit de nouveaux droits à la reconnaissance nationale. Lors de l'invasion des armées coalisées, ce fut à ses soins et à sa fermeté que l'on dut la conservation d'une partie des plans en relief, en dépôt à l'hôtel, et dont les Prussiens voulaient s'emparer.Après sa rentrée en France, Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis par ordonnance du 27 juin 1814, et lui conféra le titre de lieutenant-général honoraire, le 6 septembresuivant.Nommé titulaire de ce grade, en conservant le commandement de l'hôtel des Invalides, le 1er juillet 1815, le général Darnaud fut créé grand officier de la Légion d'honneur le24 août 1820, et commandeur de l'ordre royal militaire de Saint-Louis le 27 mars 1821.Admis à la retraite le 10 octobre de cette dernière année, le général Darnaud a terminé sa carrière le 3 mars 1830. Son nom apparaît en 8e position en partant du haut dans la 8e colonne du pilier nord de l'arc de triomphe de l'Étoile.

  • Nom du lien : Histoire-Généalogie, Lien URL: http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2050#forum24009.

  • Employé au blocus de Gênes par les Autrichiens et les Anglais, il se signala dans toutes les affaires qui eurent lieu pour la défense de cette place (malgré ses nombreuses tentatives, jamais l'ennemi ne put le forcer à se retirer dans Gênes, et toujours le Général Darnaud occupa des positions qui s'en trouvaient éloignées de plus de trois milles. Par ce moyen, il conserva les moulins sans lesquels la place aurait manqué de farine, et des potagers considérables qui fournissaient abondamment des légumes à la garnison et aux habitants).Le 21 floréal an VIII, il rompit la ligne de l'ennemi à Bisagno, l'attaqua par derrière sur le Monte-Cornua; et seulement avec 400 hommes du 1er Bataillon de la 2e Demi-brigade d'infanterie de ligne, il battit complètement 4000 Autrichiens, fiers de l'avantage qu'ils avaient obtenu le matin sur la colonne qui avait été chargée de les attaquer de front (tout ce que le Général Darnaud rencontra fut fait prisonnier, les magasins de l'ennemi et quatre pièces de canon tombèrent en son pouvoir). Le 8 prairial suivant, à la tête de 2000 hommes, il prit d'assaut plusieurs redoutes, et il poursuivait ses rapides succès, lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets, au pied d'un dernier retranchement qu'il se disposait à enlever, il fut grièvement blessé à la jambe gauche d'un coup de feu qui nécessita l'amputation. Après sa guérison, il fut nommé Commandant de la place de Gênes, toujours en état de blocus, et passa dans la Division de Ligurie le 23 germinal an IX.

    Le 3 floréal suivant (23 avril 1800), le gouvernement ligurien lui remit un sabre d'honneur en reconnaissance de ses services et de sa conduite avant et pendant le blocus de Gênes.Le 1er fructidor an X, il fut mis en disponibilité et rentra en France; mais à son arrivée à Paris, il ne tarda pas à être employé, et le Premier Consul lui confia le commandement du département de la Corrèze (20e Division militaire) par arrêté du 1er vendémiaire an XI. Le Général Darnaud exerça ces fonctions jusqu'au 4 brumaire an XII, époque à laquelle il passa dans la 14e Demi-brigade militaire pour y commander le département de l'Orne.Nommé membre de la Légion d'honneur le 19 brumaire an XII, il en fut créé Commandeur le 25 prairial suivant et fut désigné pour faire partie du Collège électoral du département de l'Orne. Par décret du 19 mars 1808 (15 janvier 1809 selon certaines sources), l'Empereur lui conféra le titre de Baron avec une dotation de 4000 francs de revenus. Le Général Darnaud continua d'exercer ses fonctions dans le département de l'Orne; il eut même le commandement provisoire de la 14e Division militaire, en l'absence du Général Grandjean, le 13 mai 1811, et fut appelé, le 22 juin suivant, au poste de Commandant de l'Hôtel des Invalides , où sa sollicitude pour les hommes, comme lui mutilés au champ d'honneur, lui acquit de nouveaux droits la reconnaissance nationale. Lors de l'invasion des armées coalisées, ce fut à ses soins et à sa fermeté que l'on dut la conservation d'une partie des plans en relief, en dépôt à l'Hôtel, et dont les Prussiens voulaient s'emparer.

  • Jean-Baptiste-Jules Bernadotte, Lieutenant au 36erégiment de ligne en 1792, Louis-Félix Amiel (1802-1864), 1834.

  • 1791: Le Royal Cavalerie perd le titre qu'il avait glorieusement porté pendant 148 ans et devient le 2ème Régiment de Cavalerie. Le décret fixe aussi son organisation à 3 escadrons de 2 compagnies, 28 officiers et 439 cavalmiers. C'est sous cette nouvelle mais très éphémère, appellation qu'il va se couvrir de gloire durant les guerres de la Révolution. Lorsque la guerre est déclarée le 20 avril 1792, le 2ème de Cavalerie est à Landau, affecté à l'armée du Rhin. En septembre et octobre 1792, il participe à l'offensive qui aboutit aux prises de Worms, de Spire, de Mayence avec Custine, entre à Francfort, enlève 2 canons derrière Clarke, futur Duc de Feltre. Lors de la prise de Spire, le 30 septembre, le 1er escadron coupa avec impétuosité la retraite de l'ennemi et fit 450 prisonniers. Cette brillante campagne d'automne provoque la publication par la Convention Nationale de l'ordre du jour suivant: "Les armées de la Moselle et du Rhin ont bien mérité de la Patrie". Le 9 septembre 1793, à Hondschoote, chargé du commandement du 1er Bataillon, il s'empara d'une redoute armée de 9 pièces de canon et y fit 500 Anglais prisonniers qui, d'après le terrible d cret de la Convention nationale, devaient être mis à mort sur-le-champ (malgré le danger qu'il courait en ne se conformant pas à cet arrêt sanguinaire, il conduisit ses prisonniers au Quartier général. Les représentants lui ayant demandé pourquoi il ne les avait pas fait fusiller, Darnaud répondit avec une noble fermeté : Je suis toujours prêt à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour ma patrie, mais je ne puis être le bourreau d'un ennemi désarmé).... À l'affaire de Lintz, il mit en fuite quelques troupes autrichiennes et les poursuivit vivement à la tête de 60 hommes d'infanterie, 25 dragons et deux pièces d'artillerie légère; mais ayant aperçu une très-forte colonne de cavalerie qui s'apprêtait à fondre sur lui, il prit position, fit jurer à sa troupe de mourir jusqu'au dernier plutôt que de se rendre (disposant en avant ses deux pièces, il se défendit avec tant d'intrépidité que la cavalerie autrichienne fut obligée, non-seulement de renoncer à son attaque, puis encore de se réfugier dans les montagnes voisines pour échapper aux coups qui portaient le ravage et la mort dans ses rangs.) Après avoir servi quelque temps au blocus d'Ehrenbreitstein, il reçut l'ordre de se porter sur Neuwied et d'y protéger la retraite de l'armée de Jourdan qui se disposait à repasser le Rhin.Avec deux Bataillons de la 30e Demi-brigade, une Compagnie d'artillerie légère et un Régiment de Chasseurs à cheval, il soutint les efforts d'un corps considérable de cavalerie qui, appuyé par une nombreuse artillerie, essaya vainement de l'entamer. Il résista pendant toute une journée et ne se décida à franchir le fleuve que lorsqu'il vit les derniers Bataillons français en sûreté (sa contenance ferme et tranquille, la précision des manœuvres, les charges vigoureuses qu'il fit exécuter lui valurent les éloges de la part du Général en chef qui lui dit : "Je vous félicite, mon cher Darnaud, j'ai admiré vos belles manœuvres, vous aviez devant l'ennemi le même sang-froid que l'année dernière à la revue sur la place de parade de Cologne)". A la prise de Francfort, Darnaud commanda cette ville. Deux ans auparavant une garnison française avait été égorgée dans cette ville; sous prétexte de venger l'assassinat de leurs compagnons d'armes, des malveillants excitaient les troupes françaises à l'incendie et au pillage. Déjà des symptômes alarmants se manifestaient dans la garnison, et sans Darnaud, qui fut obligé de lutter corps à corps avec des soldats mutinés de la 48e Demi-brigade de ligne, la ville eût subi le sort le plus affreux. Son courage et son dévouement, secondés de l'appui des soldats de sa Demi-brigade, qui lui étaient entièrement dévoués, suffirent pour apaiser ce commencement d'insurrection. Ce fut par des traits nombreux d'une incorruptible probité et d'une scrupuleuse fidélité à remplir ses devoirs que le Chef de Brigade Darnaud dut les témoignages d'estime qu'il reçut d'une cité dont les magistrats et les habitants le regardaient comme le bienfaiteur. Il servit au blocus de la place de Mayence, devant laquelle il arriva le 18 germinal an IV. Dans une sortie que fit la garnison ennemie, avec des forces infiniment supérieures, le 3 fructidor suivant (20 août 1796), Darnaud, à la tête de la 30e Demi-brigade, défendit la position entre le Main et le Rhin, et eut la mâchoire inférieure fracassée par un éclat d'obus (malgré la gravité de sa blessure, il ne voulut point quitter le champ de bataille, et ne cessa de combattre que lorsque les ennemis, repoussés partout, furent forcés de rentrer dans la ville, laissant le terrain couvert de leurs morts et de leurs blessés).S'étant rendu à Francfort pour y soigner sa blessure, il y reçut de la part des habitants de nombreuses marques d'intérêt et d'affection, qui le récompensèrent dignement des soins qu'il avait pris pour préserver de tout malheur leurs personnes et leurs propriétés. Le 24 prairial, au combat et à la prise de Modène, Darnaud se comporta avec le sang-froid, la valeur et les talents militaires qui le distinguaient depuis longtemps, et la 30e Demi-brigade mérita les plus grands éloges. À la bataille de Trébia (19 juin 1799), il traversa la rivière à la tête de sa Brigade, formée en colonne serrée et l'arme au bras, sous un feu terrible d'artillerie (Electrisant sa troupe par son courage, il renverse tout ce qui s'oppose à son passage, perce la ligne ennemie, se porte à plus de 400 toises sur ses derrières, et s'empare de sept pièces de canon, dont il a affronté le feu. Mais n'étant pas appuyé sur ses ailes, il fut obligé de battre en retraite. Quoique blessé d'un coup de feu à la jambe gauche, il opéra son mouvement rétrograde dans le plus grand ordre, sans se laisser entamer et sans abandonner les canons qu'il avait pris). C'est à la suite de cette affaire, qu'il fut nommé Général de brigade, par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an VII - 30 juillet 1799 (l'historique régimentaire indique la date du 12 Messidor an VII - 30 juin 1799).Le 28 du même mois, à la bataille de Novi, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu'il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l'armée le força d'abandonner ces avantages (néanmoins, tout en se retirant, il s'empara de deux pièces de canon, dont il tua les artilleurs qui les servaient avec une vigueur et une opiniâtreté dignes d'un meilleur sort).A l'affaire de Bosco, le 2 brumaire an VIII, le Général Darnaud détermina le succès de la journée. Avec l'Infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l'artillerie formidables (il le tourna, le déborda par la gauche, chargea audacieusement sa cavalerie, en plaine, à la baïonnette, et le mena battant pendant plus de deux milles). Le 13 du même mois, à l'affaire de Rivalta, il commandait une colonne d'infanterie qui fut entourée par l'ennemi (mais par ses manœuvres hardies, il parvint à se dégager et à se retirer pendant l'espace de deux lieues, en plaine, sans avoir éprouvé d'autre perte que celle d'un Officier, et après en avoir fait éprouver de considérables à l'ennemi, qui ne cessa de le harceler). Le 15, il défendit le front de Novi pendant trois heures contre les attaques réitérées d'un corps très nombreux de troupes autrichiennes; mais, obligé d'abandonner cette position, que l'insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l'ennemi; cette tentative eut un plein succès (les Autrichiens s'étant engagés dans les gorges, le Général Darnaud les fit charger à la baïonnette, les mit en fuite, et leur enleva trois bouches à feu avec leurs caissons, après avoir tué beaucoup de monde. Un grand nombre de fuyards furent faits prisonniers).

  • Nom du lien : Historique du 106ème régiment d'infanterie de ligne/ par VALET, Joseph Cyprien 1874, Lien URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5832524h/f81.image.r=%20DARNAUD.langFR?messEtiq=1.

  • Le 18 prairial (6 juin 1796), la 30e est aux pieds du fort de Coblence; elle en fait le blocus pendant cinq jours. Le 22 prairial (10 juin) à deux heures de l'après midi, elles est attaquée par des Pandours qui viennent de franchir la Lahn; ils sont vivement repoussés et une partie se noie dans la rivière, tandis que plusieurs d'entre eux sont capturés (Denis Moreau)."Le 13 (prairial) passé le Rhin à Andernaque et passé dans le bourg de Zinzique. Resté dans un village seulement pour y faire la soupe. Le soir nous avons partie et marché toute la nuitx et nous sommes arrivé audit fort à 10 heures du matin. Resté jusqu'au 18, l'ennemi a passé la Lane pour débloquer ledit fort et ils ont forcé l'avant-garde et ils sont venue dans notre camp. Sur le même instant nous nous sommes mis en tirailleurs. On les a fait repasser la rivière plus vite qu'il ne l'avoit passez. Aussitot on a rappelé pour nous rassembler dont nous réunie au camp en attendant la nuit pour la retraite" (Soldat Guyot).D'Altenkirchen, Jourdan vient prendre position derrière la Lahn. La Division de Réserve, réunie à la 2e Demi-brigade légère, est employée au blocus d'Ehrensbreisten. Deux Bataillons de la 30e prennent part à ce blocus; le 3e Bataillon de cette Demi-brigade est à Cologne. La maladie, le feu de l'ennemi, mais aussi la désertion, ont fait fondre les effectifs de la 30e qui sont tombés à 2854 hommes.Jourdan, en franchissant le Rhin, avait surtout pour but d'attirer à lui les forces de l'Archiduc Charles et de faciliter un mouvement offensif à l'Armée de Rhin et Moselle commandée par Moreau. Ce plan, combiné entre les deux Généraux, réussit en partie; mais l'Armée de Sambre et meuse, trop faible pour contenir les forces qu'elle a attirées contre elle, doit lever le blocus d'Ehrensbreisten et repasser le Rhin.La retraite s'effectue par le pont de Neuwied. La 30e, considérée à juste titre comme une des plus braves de l'Armée de Sambre et Meuse, est l'arrière garde, avec la cavalerie, sous le commandement de Bernadotte. Chargés de protéger le passage des quatre Divisions Bernadotte, Championnet, Grenier et Bonnard, ses deux Bataillons, plac s l'un dans la tête de pont sur la rive droite, l'autre dans l'île qui divise le cours du Rhin. Lorsque toute l'armée a passé le pont de bateaux, qui communique de l'ile à la rive droite, le Bataillon, laissé dans la tête de pont,effectue sa retraite avec la cavalerie, laissant seule, dans la tête de pont, sa Compagnie de Grenadiers. Le pont de bateaux est immédiatement replié et la Compagnie de Grenadiers repasse ensuite le Rhin en bateau. Les premières attaques de l'ennemi ont été reçues avec une telle vigueur que, malgré les forces considérables qu'il a fait sortir de Mayence, ce dernier n'ose pas insister malgré les avantages qu'il peut retirer de cette situation.Dans ce combat, la 30e a 8 hommes tués et 40 blessés ou prisonniers; au nombre des morts se trouve le Lieutenant Vanglais. Notons que dans son Journal de marche, Denis Moreau parle de la retraite de l'armée, qui oblige la 30e à se retirer et à retourner à Cologne; il indique également qu'elle a soutenu la retraite au pont de Neuwied et couché dans l'île, et situe cet évènement le 23 prairial (11 juin).La belle conduite de la Demi-brigade en cette circonstance est signalée aux membres du Directoire par le Général en chef Jourdan qui s'exprime ainsi dans son rapport : "la fière attitude du bataillon placé dans la tête de pont pour protéger le passage empêche les projets de l'ennemi qui voulait profiter du passage en retraite par les quatre divisions Championnet, Bernadotte, Grenier et Bonnard pour nous infliger un désastre... les forces de l'ennemi étaient de 6 régiments de cavalerie, deux colonnes d'infanterie fortes de plusieurs bataillons douze pièces d'artillerie".A la suite de ce brillant combat, le Chef de Brigade D'Arnaud reçoit les félicitations du Général Jourdan, et les membres du Directoire lui écrivent une lettre d'éloges et de remerciements. La lettre du Directoire n'existe pas dans les Archives de la Guerre, mais on y trouve la réponse suivante :"Darnaud, chef de la 30e Demi-brigade d'Infanterie de Ligne aux citoyens composant le Directoire exécutif.Francfort, 3 Thermidor, an IV (21 juillet 1796).Citoyens Directeurs, La multiplicité de mes occupations militaires ne m'a pas permis de répondre plus tôt à votre lettre de félicitations que j'ai reçu par la voie du Général Jourdan. Ces témoignages flatteurs que vous accordez à la Demi-Brigade que je commande ont produit la plus vive sensation sur mes frères d'armes, tous brûlent du désir de trouver encore l'occasion de mériter vos éloges. Soyez persuadés que nous ne manquerons jamais, dans les évenements périlleux, de donner à la Patrie des preuves de notre zèle et de notre dévouement.Salut et respect.Darnaud".Curieusement, Louis-François Guyot n'a pas conservé le souvenir de tout cela et se contente de noter dans son camet : "Dans l'apres midy il nous est venue un ordre pour bloquer le fort d'Erbrechetene au bord du Rhin en face Coblance dont nous avons été audit lieue de Neuvique et nous somme retoumé pour repasser le Rhin à Neuvique et nous somme venue à logé à Andemaque sur la rive gauche du Rhin". ... Le 3 Fructidor an IV (20 août 1796), la Division Bonnard est attaquée sur toute la ligne par une force d'environ 1000 à 1200 chevaux et de 7 à 8000 hommes d'infanterie; cette violente attaque est menée par la garnison de Mayence. La gauche de la Division, sur laquelle l'ennemi a porté ses principaux efforts, est obligée de céder au nombre et de se retirer vers la gauche du champ; grâce à la 30e, le combat est promptement rétabli, et les Autrichiens rejetés de nos lignes. Dans son rapport sur cette affaire, le Général Bonnard s'exprime ainsi : "Je donne l'ordre au premier bataillon de la 30e Demi-brigade de quitter les ouvrages et de marcher en colonne serrée, en partant de la droite du camp et, se dirigeant sur la route de Cassel, longeant le Mayn, afin de pouvoir prendre à revers les troupes ennemis qui n'étaient pas bien éloignées de la ligne. Cette manoeuvre audacieuse en plaine ou, dans cette partie, je me trouvais sans cavalerie, m'a bien réussi, parce qu'au même instant j'ordonnai la charge sur Mayrbishossheim... Je dois beaucoups d'éloges aux Adjudants généraux Rostolland et Brayer, au chef de bataillon Valterre (de la 30e), à tous les officiers supérieurs et généralement aux militaires de tous grade et de toutes armes, tous ont bien rempli leur devoir".Dans une lettre que le Général Bonnard écrit au Général Marceau, commandant l'aile droite, au sujet de ce même combat, on trouve le passage suivant : "Le citoyen Darnaud, chef de la 30e, a été blessé à la lèvre supérieures par un éclat d'obus, sa blessure ne sera pas dangereuse, c'est un bien excellent chef". Le Commandant Girassier, Chef du 2e Bataillon de la 30e, s'est fait tout particulièrement remarquer : "le 3 fructidor an IV, contre une sortie de Mayence sous Maynbishossheim, après des efforts étonnants, son bataillon cerné est près de succomber au nombre; il saisit un drapeau, ranime sa troupe en montrant le 1er bataillon également cerné qu'il fallait délivrer, la rallier, rétablit le combat, culbute l'ennemi et se joint au 1er bataillon pour nettoyer la plaine" (extrait des états de service du Commandant Girassier).... Le 5 vendémiaire an 5 (26 septembre 1796), la 30e quitte son camp de fortune. Elle franchit le Rhin à Cologne, et se rend dans des villages près de Bonn (6 lieues). Elle passe le 6 (27 septembre) à Sinzig, et couche dans les villages près d'Andernach (8 lieues).Le 28 septembre, la Division Bernadotte relève à Neuwied la 2e Division de l'Armée du Nord; elle est chargée de la garde du Rhin jusqu'à Ober-Winter (Notice Historique).D'après l'Historique abr gé du 30e, le 30 septembre 1796, la 30e est toujours à l'Armée de Sambre et Meuse, aile droite (commandant en Chef Kléber); elle fait désormais partie de la Division Bernadotte, qu'elle a rejoint à Limbourg, Brigade Friant et aligne l'effectif de 2529 hommes répartis en 3 Bataillons. Ce jour là (notice historique), à 4 heures du soir, l'ennemi, avec des forces considérables et 15 pièces de canons, attaque Neuwied; la ville est prise et reprise trois fois. La nuit sépare les combattants, laissant les Français maîtres des trois quarts de la ville et les Autrichiens de l'autre partie. Le lendemain, par une convention, Neuwied est neutralisé, chaque armée restant maitresse des positions qu'elle occupe. Bernadotte, dans son rapport, signale les troupes sous les ordres du Général Friant comme s'étant particulièrement fait remarquer par leur valeur, mais il ne donne aucun détail intéressant spécialement la 30e. La Brigade Friant est à cette époque composée des 30e et 88e Demi-brigades. l'effectif de la 30e est de 2459 hommes.Durant les semaines qui suivent, la 30e est continuellement harcelée par l'ennemi. En octobre, elle occupe d'abord Neudorff.... Passage du TagliamentoAprès avoir traversé Milan, Padoue et Trévise, la Division Bernadotte passe le Tagliamento le 26 ventôse (16 mars). La 30e est partie de grand matin et arrive vers une heure de l'après midi près du Tagliamento en arrière duquel, avec toute son armée, l'Archiduc Charles a pris position; les Grenadiers quittent leur Demi-brigade et sont réunis pour former un Bataillon. La Division passe en colonne le premier bras du Tagliamento et se met en bataille dans une île; la 30e occupe la droite, ayant à sa gauche la 88e qui fait brigade avec elle. Une canonnade s'engage aussitôt : la 15ème Demi-brigade légère, soutenue par les Grenadiers, s'élance à la charge pour forcer le passage; la Division appuie ce mouvement et traverse la rivière au pas de course, dans le plus grand ordre, et l'armée autrichienne est mise en pleine déroute. Le soir, la 30e établit ses bivouacs en arrière de Codroiro, n'ayant dans la journée, éprouvé aucune perte en hommes. Cette victoire de Bonaparte (16 mars) sur les Autrichiens est si rapide que Guyot note simplement "qu'il y a eue une grande bataille".Denis Moreau quant à lui est plus prolixe : il raconte que l'armée se rassemble près du Tagliamento, répartie sur trois colonnes, tant en masse qu'en colonne, et en bataille, Bonaparte en tête. Il indique également que la rivière fait 5 bras, qu'on a de l'eau jusqu'à la ceinture, et que le courant est fort. Une fois l'armée en bataille, la charge est battue, et l'on se met en marche sur toute la ligne, au grand pas et en ordre. La rivière, bien que l'eau soit froide et le courant fort, est franchie; pas un homme ne tombe à l'eau (Denis Moreau précise toutefois que les chevaux du train, placés à gauche de l'armée, ont eu plus de difficulté à passer). Les troupes arrivent dans la plaine avec une telle rapidité que l'ennemi se trouve pris à dépourvu. Il tente de briser la charge, mais au final prend la fuite. La cavalerie française en sabre une partie; une autre partie est faite prisonnière. Des canons sont également pris. L'ennemi fait par contre une plus vive résistance dans les vignes alentours, mais après une demie heure de combat, il doit prendre la fuite, et seule la nuit empêche les hommes de les poursuivre; ces derniers campent dans la plaine après avoir marché ce jour là 8 lieues, nous dit Denis Moreau.Le 28 ventôse (18 mars 1797), Denis Moreau nous dit que les Divisions du Tyrol ont repris leur place. La 30e marche 6 lieues et campe près de Palma Nuova que la victoire du Tagliamento a fait tomber entre nos mains. Il s'agit d'une ville de guerre, située à la frontière de l'Autriche.... La 30e occupe Trieste du 23 Floréal au 5 prairial (12 au 24 mai). Le 5 prairial (24 mai 1797), elle se met en route pour Udine; après avoir marché 8 lieues, elle bivouaque entre Gorizia et la mer. Le 6 (25 mai 1797), elle marche 4 lieues; après être passé à Palmanova, elle couche à Saint Marie. Le 7 (26 mai 1797), après trois lieues de marche, elle arrive à Udine, capitale du Frioul; la ville est grande mais pas belle.Le 20 prairial (9 juin), elle est à Udine. A la fin du même mois, nous la retrouvons à Trieste, avec un effectif de 2813 hommes. En juillet et août, elle occupe Udine, où elle demeure en repos. A Udine est organisé une grande parade militaire à l'occasion de la fête nationale le 14 juillet 1797 : "Le 26 messidor l'on nous a distribué et à toute la division les nouveaux drapeaux que le gouvernement a envoyer. Cette fette a été composé par des évolutions militaire, chaque soldat étoit munie de chacun 6 cartouches dont toute la division a fait l'exercice a feu avec l'artilerie et la cavalerie qui s'y est aussy trouvé. Et ensuite nous sommes rengé en bataille et nous avons formé le bataillion caré autour d'une piramide située dans la pleine Saint Godar ou ils étoit ainscrit les noms des braves soldat et officiers généraux morts au champ d'honneur et là on a fait 6 salve d'artilerie pour les funerailles de ces braves déffanceurs. Le général Bernadotte distribua les drapeaux a tous les batallions de sa division et l'artilerie faisoit feu pendant cette distribution et fit un discours a toute ces compagnons d'armes qui a duré pres d'une heure. La fète c'est terminée par une course à pied et à cheval ! Celle de pied la 1re ou étoit une tace d'argent et la 2e un montre en or. La 1re course de cheval étoit une paire d'étrillier en argent, la 2e une paire d'éperons aussy en argent. Toute l'armée a eu double paye et double vivre. Le [...] l'on nous a fait assembler toute la division pour celebrer la fête du 10 aoust à la pleine Saint Godar. Cette fête a été anoncée par des salves d'artilerie et la mousqueterie qui a duré environt 2 heures. Partie le même jour (13 messidor an v ?) pour nous rendre à Udine ou le général Bonaparte venoit souvans en cette ville avec les generaux autrichiens pour les conclusions de la paix. Le 1er vendemiaire toute l'armée a celebré une fête pour la réjouissance d'une trame découverte contre le gouvernement françois (il s'agissait probablement de la conspiration de Gracchus Baboeuf)" (soldat Guyot).Campagnes de 1798 et 1799a/ Occupation de RomeEn janvier 1798, la 30e Demi-brigade, toujours commandée par le Chef de Brigade d'Arnaud, fait partie de troupes envoyées à Rome, sous le commandement en chef du Général Championnet (selon la Notice Historique, le Général Saint Cyr). Elle avance à marche forcée.Le 1er pluvôse an VI (20 janvier 1798), après avoir marché 4 lieues, elle arrive à Mantoue. Le 2 (21 janvier 1798), elle marche 7 lieue, passe le Pô et arrive à Quistello. Le 3 (22 janvier 1798), elle marche 11 lieues sur de mauvais chemins boueux; elle passe à La Mirandole, passe le Panaro et arrive à Crevalcore. Le 4 (23 janvier 1798), nouvelle marche de 5 lieues et arrivée à Bologne, première ville des Etats du Pape passée par le Traité de Tolentino à la République Cisalpine. Le 6 (25 janvier 1798), la 30e quitte Bologne, marche 7 lieues et arrive à Imola. Le 7 (26 janvier 1798), nouvelle marche de 7 lieues; la 30e passe à Fayence et couche dans la grande et jolie ville de Forli. Le 8 (27 janvier 1798), marche de 11 lieues et arrivée au port de Rimini. Le 9 (28 janvier 1798), marche de 10 lieues; la 30e passe dans la grande ville de Pesaro et arrive à Fano. Le 10 (29 janvier 1798), marche de 5 lieues; la 30e arrive à Senigallia, ville située en bord de mer. Le 11 (30 janvier 1798), elle arrive à Ancône après avoir marché 7 lieues. Le 12 (31 janvier 1798), elle passe à Lorette et se rend à Recanati; ce jour là elle a marché 5 lieues. Le 13 (1er février 1798), elle marche 4 lieues et arrive à Macerata où elle séjourne. Le 15 (3 février 1798), elle marche 4 lieues et arrive dans la petite ville de Tolentino. Le 16 (4 février 1798), elle marche 7 lieues et arrive au village de Saraval (?). Le 17 (5 février 1798), elle marche 7 lieues, arrive à Foligno et bivouaque près de cette ville. Le 18 (6 février 1798), marche de 6 lieues; la 30e est à Spolete. Le 19 (7 février 1798), elle marche 10 lieues et passe et couche à Terni. Le 20 (8 février 1798), elle arrive à Civita Castellana, défendue par un petit fort posté sur un rocher. Ce jour là, le Pape quitte Rome pour Florence; Denis Moreau a été chargé à 11 heures du soir de le garder; le Pape est parti à 5 heures du matin avec 6 voitures, chacune à 6 chevaux. Le peuple manifestait contre le Pape, protéger par plus de 600 hommes.Le 21 (9 février 1798), elle marche 6 lieues et arrive à un poste situé de l'autre côté de Monterosi ; elle couche au bivouac sur place. Le 22 (10 février 1798), la 30e arrive sous les glacis de la ville de Rome ; elle reste dans cette position les 22 et 23 (10 et 11 février 1798) et entre dans la ville le 24 (12 février 1798) après une nouvelle marche de 6 lieues; elle s'installe dans le fort Saint Ange. "Le 22 a Rome ville capital de l'etat ecclésiastique et résidance du Saint pere le pape" (soldat Guyot).Le 5 ventôse (23 février 1798), a lieu une fête en l'honneur du Général Duphot ; Denis Moreau en donne une description rapide : après une fusillade, la troupe défile par pelotons du côté de la rue où il a été assassiné, et sur les lieux mêmes de cet assassinat, on fait les feux de pelotons. "Le 5 ventôse l'on a celebré une ceremonie funebre au manne du général Duphot assassiné au quartier de Hastevers par les troupe du pape. La nuit du 7 au 8 il c'est éclaté une révolution dont il y a eue plusieurs poste d'égorgé par le habitans de cette ville"(soldat Guyot).

Là dessus, la solde des Officiers et de la troupe n'avait pas été versée depuis plusieurs mois. Par ailleurs, Masséna, réputé pour ses pillages, est nommé à la tête de l'Armée d'Italie. Cette nomination est perçue comme une provocation, et le lendemain même, les Officiers de chaque Corps, réunis en club, lui remettent une pétition :"Pétition. Les officiers de l'armée de Rome au g néral en chef.Citoyen général, la marche rapide de l'armée d'Italie sur Rome afin de venger l'assassinat commis sur la personne du général Duphot est une marque de dévouement sincère. Tous les Français ont sacrifié pour la liberté et le bonheur de leur patrie. Cependant, plusieurs individus, revêtus de pouvoir courent les maisons les plus riches de la ville et en enlèvent les effets les plus précieux sans vouloir en donner aucun reçu. De pareils crimes ne peuvent rester impunis, ils crient vengeance et déshonorent le nom français qui, plus que jamais, est fait pour être respecté de l'univers. Nous le jurons en face d' l'Eternel dans le temple duquel nous sommes rassemblés. Nous désavouons toute spoliation faite dans la ville de Rome et autres lieux des Etats romains et ci-devant ecclésiastiques. Nous avouons haine et mépris aux individus qui s'en sont rendus coupables, nous jurons aussi de cesser dès aujourd'hui d'être les instruments de tous les monstres qui abusent de notre bravoure et de notre courage. Le soldat et l'officier souffrent dans la misère la plus profonde, faute de solde; cependant, les moyens sont grands : il y a dans la caisse plusieurs millions et il n'en faut pas plus de trois pour acquitter ce qui est dû. Nous demandons que la solde soit acquittée et cela, dans les vingt-quatre-heures. Les états en sont faits dans chaque corps; en conséquence, le travail sera prompt pour la solde ordinaire. Nous demandons aussi que les effets enlevés par divers prétextes aux maisons et églises appartenant aux puissances étrangères avec lesquelles nous sommes en paix soient remis de suite et que tous ces mêmes effets ou édifices soient rétablis dans leur état primitif avant notre entrée dans Rome. Indépendamment de la solde, nous persistons à demander vengeance des vols faits dans Rome par des monstres gradés, des administrations dévastatrices et corrompues, plongées nuit et jour dans le luxe et la débauche. Vous avez, citoyens généraux, toute autorité en main, vous pouvez agir contre les brigands qui, encore une fois, nous déshonorent, et nous leur disons franchement, faute de vous, d'arrêter les excés qui excitent les auteurs de ceux qui ont existé. Nous rejetons sur vous le déshonneur qui nous menace parce que vous serez sans partager ce crime. Nous avons à croire cependant que vous êtes purs et votre conduite ultérieure nous le prouvera. Comme on pourrait bien dénaturer les principes que nous professons dans notre adresse, nous vous prévenons que nous enverrons copie au Directoire et que nous la ferons insérer dans les journaux de la République française. Nous la ferons de plus imprimer dans les deux langues et afficher dans Rome pour prouver au peuple romain notre innocence sur les crimes déjà commis. Si vous êtes jaloux, citoyen général, d'emporter notre estime avec vous, c'est à dire celle de l'armée, vous nous rendrez la justice la plus prompte et la plus complète. Salut et respect".Cette pétition est accompagnée de trois pages de signatures. Masséna ayant reçu cette pétition la traite de factieuse et refuse de la lire, tout comme il refuse de répondre aux demandes qui lui sont faites. Le soir même, les Officiers se rendent en bon ordre chez lui, mais là encore, le Général refuse de les entendre. Aussi les Officiers décident ils d'aller chez le Général Berthier, qui les reçoit avec bienveillance, lit la pétition et promet de répondre aux demandes qu'elle contient.Le lendemain matin, les Officiers réunis discutent avec une délégation de Généraux du bien fondé de leurs revendications; là dessus, Masséna, informé de cette réunion, y envoie un Adjduant général qui en ordonne la levée. En cas de refus, la troupe, qui est déjà sous les armes, et l'artillerie, marcheront sur eux pour les réduire. Les Officiers répondent qu'ils refusent de se séparer, et préfèrent la mort plutôt que le déshonneur. Dans l'après midi, Masséna fait battre la générale, et tous les Officiers s'empressent de regagner leur poste. Selon Denis Moreau, Masséna avait pris des dispositions pour ne laisser dans Rome que 3000 hommes de garnison qui devaient être livrés au poignard des factieux fanatisés. Au moment où Masséna quitte la ville, l'Armée, qui a compris son dessein, refuse d'obéir. Les députés de chaque Corps se rassemblent alors au Capitole, et adressent deux lettres, l'une à Berthier pour le reconnaitre comme Général en chef, l'autre à Masséna pour l'informer qu'il n'était plus reconnu en tant que tel.Pendant ce temps, nous dit Denis Moreau, les factieux et les fanatiques, qui savaient que l'Armée devait quitter Rome à 10 heures du soir, et que la garnison serait réduite à 3000 hommes, se sont rassemblés dans plusieurs quartiers de la ville; déjà, des soldats isolés et des gardes en poste sont assassinés. Des arbres de la liberté sont arrachés, des cocardes foulées au pied. Sur le Capitole et près de Saint Pierre, des Gardes Civiques sont désarmés et certains égorgés. Ce carnag durent la plus grande partie de la nuit du 6 ventôse (24 février 1798). Le soir, avant la tombée de la nuit, la garde de la porte du Castellon près de Saint Ange est égorgée. Aussitôt, les hommes de la 30e prend les armes. Une patrouille marche vers ce poste où tous les hommes ont été massacrés; il n'y a qu'un seul survivant. La nuit commence de tomber; les insurgés aux cris de "Viva Maria !" menacent les soldats. Peu à peu cependant, le calme revient, et une nouvelle garde est laissée à la place de celle qui a été massacrée; celle ci reste cependante vigilante. Toute la nuit, des patrouilles françaises accompagnées de Gardes Civiques sillonnent les rues. Le Général en chef leur en témoigne sa reconnaissance. Denis Moreau conclut en disant que si le plan de Masséna avait été exécuté, la France aurait perdu 3000 de ses défenseurs, et peut être même l'armée toute entière.

Le 8 ventôse (26 février 1798), le calme est rétabli. Berthier part dans la nuit pour la République Cisalpine; il a entre temps remis le commandement au Général Dallemagne. Le 9 (27 février 1798), 22 émutiers sont fusillés sur la place du Peuple. Denis Moreau nous dit que les habitants sont satisfaits de voir les coupables des émeutes punis de mort.Le 10 (28 février 1798), les victimes des exactions commises dans les appartements et églises appartenant à des puissances étrangères sont invitées à venir déclarer leur préjudice à l'Etat major afin que les coupables soient punis selon les lois de la République. Aussi, les Ambassadeurs de ces puissances acceptent ils de demeurer à Rome. Par ailleurs, dans les campagnes environnantes, les paysans (environ 8000) s'étaient regroupés afin de marcher sur Rome. Un détachement est envoyé afin de les disperser; un grand nombre est tué, et les chefs de la révolte sont exécutés. Le calme là encore est rétabli.En mars, la 30e est dans la Division Dallemagne qui occupe Rome et ses environs; ses cantonnements sont à Pontrémolli; son effectif est de 1756 hommes.Le 20 ventôse (10 mars 1798), Masséna revient à Rome afin de reprendre le commandement en chef de l'armée; il fait placarder des affiches à cet effet et condamne les Officiers qui ont contesté son commandement. Les affiches sont arrachées, et Masséna est sommé de se retirer de l'armée. Il part le 18 mars.Le 30 (20 mars 1798), les Romains célèbrent avec les Français une fête en l'honneur de la République Romaine, qui vient d'être proclamée. "Le 30 l'on a célébré une fête en l'honneur de la formation de la République romaine" (soldat Guyot).

• Armée de Sambre-Et-Meuse (28.11.1794 au 28..06.1795)-Prise de Luxembourg : Après la prise maestricht et du fort de Rhinfels (Novembre 1794), la république était entièrement maîtresse de la rive gauche du Rhin, sauf les deux places de Luxembourg et de Mayence. Le général Moreau, commandant e'nchef l'Armée de la Moselle, reçut l'ordre d'investir Luxembourg qui était le principal dépôt des Autrichiens et le pivot de leurs opérations. Luxembourg, armée de 500 bouches, commandée par le feld-maréchal de Bender était la place forte de l'Europe et approvisionnée d'une façon incomparable. les assiégeants, durant l'hiver, souffrirent autnt que les assiégés. En avril 1795, Moreau appelé devant Mayence fut remplacé par le général Hatry à la tête de deux divisions de sambre-et-meuse. Une sortie infructueuse des Autrichiens leur ôta l'envie de renouveler des combats sanglants et inutiles. les batteries françaises tirant sur la ville emportèrent une révolte de la population civile, et, enfin, le 1.06, le maréchal bender capitula. Le 12, la garnison, forte de 12.396 hommes, mit bas les armes devant 11.000 Français exténués de fatigues et de faim, et presque nus.

  • Nom du lien : Correspondance inédite de Napoléon Ier, Lien URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5039180/f546.image.r=%20DARNAUD%20.langFR?messEtiq=1.

  • Le 14 mai (24 floréal an 8), Berthier écrit depuis Lausanne au Général Dupont : "Donnez l'ordre à la division Boudet, qui est à Bex, de se rendre à Saint-Branchier ou Orsières demain 25".Concernant les éléments de la 30e à l'Armée d'Italie, Denis Moreau note dans son journal être parti le 16 floréal (6 mai 1800) de l'Escarène pour se rendre dans une montagne appelée la Colle Siguer (?); puis être parti au col de Braus, où il est resté 3 heures; de là, il a couché près de la chapelle Saint Pierre. Le 19 (9 mai 1800), il se remet en route et couche près de Drap. Le 20 (10 mai 1800), il fait 7 lieues : parti de Drap, il couche près de Saint Laurent du Var. Le 24 (14 mai 1800), marche de 6 lieues; Denis Moreau arrive à Saint Jeannet; il participe à une fausse attaque à la pointe du jour sur toute la ligne; son unité relève la 150e au camp de Carros.Les éléments de la 30e présents à l'Armée d'Italie sont alors engagés dans une succession de combats contre les Autrichiens dans les environs du Col de Tende et dans la vallée du Var. Le 4 prairial (24 mai 1800), Denis Moreau quitte le camp de Carros, et marche 7 lieues pour se rendre sur le bord du Var, près d'un village nommé Bellovenne (?). Le 5 (25 mai 1800), marche de 4 lieues; Denis Moreau bivouaque près du village de la Torre (?). Le 7 (27 mai), il quitte ce bivouac et marche 6 lieues; l'objectif est de trouver l'ennemi posté à 3 lieues de là dans une montagne; l'ennemi est débusqué et poursuivi. Ensuite, Denis Moreau prend position près d'Utelle , où lui et ses camarades arrivent à 11 heures du soir; il en profite pour manger quelques ails, puis couche près du Belvédère (?). Il reste sur cette position apparemment jusqu'au 12 (1er juin 1800)."Le 8 [...] nous avons attaqué l'ennemy qui étoit retranché sur les montagnes de [?]. Le 9 à la Chapelle Dautel, resté jusqu'au 12 le même jour à Vellait et passé à Lantouscal ou nous avons bivaqué" (soldat Guyot).Le 13 (2 juin 1800), Denis Moreau gravit le col de Braus; l'ascension dure 7 heures; en ce jour de Pentecôte, la neige tombe tellement sur le sommet que les hommes ne se voient pas les uns les autres; Denis Moreau met 5 heures à redescendre l'autre versant. Denis Moreau note également que depuis la veille, il ne mange que des cerises à moitiée mûres, ce qui a pour conséquence inattendue mais fort désagréable de l'avoir constipé ! Il a l'impression d'avoir des cailloux dans le ventre. Enfin, après avoir marché 9 lieues, il couche près du col de Tende. Le 14 (3 juin 1800), il marche 6 lieux; il se met en route pour franchir le col, mais un contre-ordre annule la marche et il retourne coucher à Tende. Le 15 (4 juin 1800), Denis Moreau quitte Tende et passe dans un village appelé La Brigue; de là, il passe la montagne de la Col Ardente (?), avec les mêmes difficultés qu'au col de Braus; il couche près d'un village le long de la montagne de la Pieva (?). Denis Moreau indique ensuite s'être battu jusqu'à la nuit et avoir débusqué l'ennemi qui s'est alors porté sur Alexandrie, non sans avoir perdu 1200 hommes prisonniers de guerre. Denis Moreau reste sur cette position le 17 (6 juin 1800); il en profite pour se rendre à la ville et manger pour 4 francs de pain d'un seul repas; il aura marché ce jour là 3 lieues."Séjour le 12 et 13 à Tande, le 14 monté la côte de Tende et nous avons eue contre ordre pour retourner à Tende. Couché audit endroit le 15 prairial, monté la montagne de la Brique et couché à Mandatica, le 16 nous avons attaqué l'ennemy à la montagne d'Orsnea ou j'ai été blessez le mème jour, le 17 à la Pieva" (soldat Guyot). Sans être grave, la blessure de Louis-François Guyot est sérieuse. Après être passé à Alassio et San Remo, il est hospitalisé à Villefranche du 24 prairial au 10 messidor an VIII, puis à Muy le 15 et à Draguignan le 16, pour n'en sortir que le 29. Notre combattant remonte vers le nord de la France et est hospitalisé à Lyon du 16 au 22 thermidor. I1 parvient à Fontainebleau, ville de garnison de la Demi-brigade, le 6 fructidor (24 août 1800) où il est une nouvelle fois hospitalisé pour 4 jours à l'issue desquels il est libéré et rentre au pays : "Parti le même jour (10 fructidor) pour Melun et passé à Chaune et à Gigue et couché à Lahousset, le 12 à Coulommiers et couché à Horlis le 12 (8 septembre 1800) à Villiers lieu de ma naissance. Fain de la dicte route. Louis François Guyot. 1800".

  • Le 17 janvier 1843, le baron d’Arnaud, fils du général Jacques d’Arnaud écrit au maréchal Soult pour réclamer l’inscription du nom de son père sur l’Arc de Triomphe. Il écrit que le nom Darnaud inscrit ne correspond pas à son père : il manque l’initiale de son prénom J. et le nom est inscrit sur le tableau de l’armée de Sambre-et-Meuse où son père n’a été que chef de brigade. Martineau prépare la réponse pour le maréchal Soult, sous la forme d’une note écrite le 11 février 1843. Il indique qu’il y a bien eu deux généraux Darnaud, Jacques d’Arnaud (écrit Darnaud pendant les guerres de la Révolution) et Jean Boniface Darnaud mais que « les services du premier sont incontestablement plus brillants que ceux du second ». Martineau conclut : « Tout porterait donc à croire que c’est le lieutenant général Jacques Darnaud qui est inscrit sur l’Arc de Triomphe, mais rien ne le prouve d’une manière positive, et parmi les documents laissés par M. le lieutenant général Saint Cyr Nugues qui a été chargé d’établir les anciennes listes d’inscription, il ne s’en est trouvé aucun qui pût tirer d’incertitude à cet égard. » Soult conclut le 15 février 1843 en écrivant au baron d’Arnaud que c’est bien le nom de son père qui est inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Bilan des réclamationsLes réclamations d’inscription sur l’Arc de Triomphe concernent au moins 88 des 276 héros inscrits après 1836 (soit 32 % du total) : Albert, Amey, Aubry, Baurot, Berckheim, Berruyer, Bonnamy, Bordesoulle, Borrelli, Boyer Jean Baptiste, Briche, Burthe, Caulaincourt Armand Augustin Louis, Cavaignac, Chamorin, Dahlmann, Dalesme, d’Anthoüard, Dejean Pierre François Marie Auguste, (Le Lièvre) De La Grange Adélaïde Blaise François, Denniée, Desfourneaux, Desgenettes, Dessaix, Donop, Drouot, Dumoustier, Durrieu, Dutaillis, Emeriau, Fiorella, de Foucher, Friederichs, Girard dit Vieux, Gouré, Gros, Guiot de Lacour, Guyot Claude Étienne, Huber, Jeanin, Kniaziewicz, Lahure, Levesque de La Ferrière, Lafon-Blaniac, Lameth, Lamorendière, Lanabère, Lefebvre-Desnoëttes, Lepic, Lhéritier, Loverdo, Margaron, Michel, Miquel, Moreaux, Morio de L’Isle, Ordener, d’Ornano, Pelletier, Pille, Piré, Poitevin de Maureillan, Poret de Morvan, Puthod, Razout, Remond, Réné, Rivaud de La Raffinière, Romeuf, Roussel, Roussel d’Hurbal, Rouyer, Ruty, Saint-Germain, Sanson, Sarrut, Schmitz, Schramm Jean Adam, Sibuet, Simmer, Strolz, Tharreau, Thouvenot, Tirlet, Valletaux, Vignolle, Villatte, Willaumez.Des réclamations sont aussi faites pour au moins 35 héros non inscrits : Allix, d’Arencey, Berruyer Pierre Marie Auguste, Blanmont, de Blanquet du Chayla, Bodelin, Boucret, Bruneteau de Sainte-Suzanne Chrysostome, Cailloux dit Pouget, Chalbos, Chaudron- Rousseau, Chauvel, Colin de Verdière, de Conchy, Daurier, Delaroche, Dellard, Dembowski, Dermoncourt, Desbrulys, Devaux Pierre, Dupont, Duprès, Fontane, Gassendi, Geither, Guillot, Malye, Morand Joseph, Petiet Augustin Louis, Schiasetti, Sorbier Jean Joseph Augustin, Soyez, Toussaint, Wolodkowicz. 8 réclamations concernent Bonet, Chasseloup-Laubat, Darnaud, D’Elbhecq, Duval, Pijon, Salme et Serurier déjà inscrits en 1836.

• Jacques DARNAUD naquit à Bricy le Colombier, canton de Patay, le 8 janvier 1758. A l'âge de Dix-huit ans, il était, comme son père, modeste valet de ferme. Rempli d'enthousiasme à la vue d'un r giment qui traversait le village, l'idée lio vint de le suivre... Il entra au service comme soldat le 10 août 1777, dans le régiment d'Anjou (36e d'infanterie), et y fut fait successivement caporal le 21 mai 1782, sergent le 1er août 1783, sergent-major le 17 septembre 1787, sous-lieutenant le 1er septembre 1791 (à l'unanimité), et lieutenant le 25 août 1792.Employé à l'armée du Rhin, il assista, le 30 septembre suivant, à la prise de vive force de Spire, et concourut à arrêter et à rallier une colonne de troupes qui, saisies d'une terreur panique, avaient pris la fuite. Il se trouva encore à la prise de Mayence le 21 octobre, à celle de Francfort-sur-le-Main le 23, et à la retraite de l'armée sur Landau et sur Weissembourg au mois de mars 1793. Arrêté. le 11 août suivant, au camp de Roth, près de Weissembourg, par ordre des représentants du peuple Ruamps, Lacoste,Dujardin, Milhau et Boyer, pour être conduit devant le Comité de salut public, comme soupçonné de royalisme, il fut réclamé, au nom de tout le corps, par l'adjudant-major Bernadotte.Immédiatement mis en liberté, il fut nommé capitaine le 13 du même mois, et passa, avec son régiment, à l'armée du Nord. Il combattit constamment aux avant-postes, se fit remarquer par sa bravoure, et par sa présence d'esprit sauva, devant Cassel, deux bataillons français exposés à être pris ou détruits. Le 9 septembre de la même année, à Hondschoote, chargé du commandement du 1er bataillon, il chargea le premier,à la baïonnette, s'empara d'une redoute armée de 9 pièces de canon et y fit 500 Anglais prisonniers qui, d'après le terrible décret de la Convention nationale, devaient être mis à mort sur-le-champ1. "Pourquoi,lui dit un représentant, ne les avez-vous pas fait fusiller sur-le-champ? - Je ne sais, répondit DARNAUD, que verser mon sang pour la Patrie; quand mon ennemi est désarmé, ma tâchr est faite.Nommé adjoint aux adjudants - généraux, il combattit à l'attaque des villages de Saint-Vaast et de Saint-Aubert, le 9 germinal an II, et y affronta les plus grands dangers en ralliant la colonne de gauche de la division de Cambrai, que la cavalerie et l'artillerie ennemies, supérieures en force, avaient presque entièrement culbutée. Employé à l'armée de Sambre-et-Meuse en l'an III, il déploya une grande énergie dans la défense de Longwy, dont le commandement lui avait été confié par le général en chef Jourdan.Le 7 floréal de cette année, il fut nommé chef de brigade de la 30e demi-brigade de bataille, dans laquelle avait été incorporé le 2" bataillon du 36e régiment.Darnaud commanda cette demi-brigade pendant plus de quatre ans; il y rétablit l'ordre et la discipline, régularisa son administration et la conduisit avec succès sur tous les champs de bataille où elle fut appelée à combattre. À l'affaire de Lintz, il mit en fuite quelques troupes autrichiennes et les poursuivit vivement à la tête de 60 hommes d'infanterie, 25 dragons et deux pièces d'artillerie légère; mais ayant aperçu une très-forte colonne de cavalerie qui s'apprêtait à fondre sur lui, il prit position, fit jurer à sa troupe de mourir jusqu'au dernier plutôt que de se rendre2 Après avoir servi quelque temps au blocus d'Ehrenbreitstein, il reçut l'ordre de se porter sur Neuwied et d'y protéger la retraite de l'armée de Jourdan qui se disposait à repasser le Rhin.Avec deux bataillons de la 30e demi-brigade, une compagnie d'artillerie légère et un régiment de chasseurs à cheval, il soutint les efforts d'un corps considérable de cavalerie qui, appuyé par une nombreuse artillerie, essaya vainement de l'entamer. Il résista pendant toute une journée et ne se décida à franchir le fleuve que lorsqu'il vit les derniers bataillons français en sûreté3.

• A la prise de Francfort, Darnaud commanda cette ville. Deux ans auparavant une garnison française avait été égorgée dans cette ville; sous prétexte de venger l'assassinat de leurs compagnons d'armes, des malveillants excitaient les troupes françaises à l'incendie et au pillage. Déjà des symptômes alarmants se manifestaient dans la garnison, et sans Darnaud, qui fut obligé de lutter corps à corps avec des soldats mutinés de la 48e demi-brigade de ligne, la ville eût subi le sort le plus affreux. Son courage et son dévouement, secondés de l'appui des soldats de sa demi-brigade, qui lui étaient entièrement dévoués, suffirent pour apaiser ce commencement d'insurrection.Il servit au blocus de la place de Mayence, devant laquelle il arriva le 18 germinal an IV. Dans une sortie que fit la garnison ennemie, avec des forces infiniment supérieures, le 3 fructidor suivant, Darnaud, à la tête de la 30e demi-brigade, défendit la position entre le Main et le Rhin, et eut la mâchoire inférieure fracassée par un éclat d'obus4.S'étant rendu à Francfort pour y soigner sa blessure, il y reçut de la part des habitants de nombreuses marques d'intérêt et d'affection, qui le récompensèrent dignement des soins qu'il avait pris pour préserver de tout malheur leurs personnes et leurs propriétés.Appelé à l'armée d'Italie vers la fin de l'an IV, il y commanda sa demi-brigade avec un grand succès. Le 15 frimaire an VII, à Civita Castellana, et le même jour à l'affaire de Falavi, il défit complètement les Napolitains, culbuta une division avec un seul bataillon, mit l'ennemi en déroute et lui prit 20 pièces de canon et 30 caissons. Le 10 nivôse suivant, à l'affaire d'Atricoli, à la tête de sept compagnies, il donna l'impulsion aux troupes dont il faisait partie, et détermina par son exemple et sa conduite les avantages de cette journée.Le 24 prairial, au combat et à la prise de Modène, Darnaud se comporta avec le sang-froid, la valeur et les talents militaires qui le distinguaient depuis longtemps, et la 3e demi-brigade mérita les plus grands éloges. À la bataille de Trébia, il traversa la rivière à la tête de sa brigade, form e en colonne serrée et l'arme au bras, sous un feu terrible d'artillerie5. C'est à la suite de cette affaire, qu'il fut nommé général de brigade, par arrêté du Directoire exécutif du 12 thermidor an VII.Le 28 du même mois, à la bataille de Novi, il avait obtenu les succès les plus complets sur les Russes, qu'il avait mis en pleine déroute, lorsque le mouvement rétrograde des autres troupes de l'armée le força d'abandonner ces avantages6.A l'affaire de Bosco, le 2 brumaire an VIII, le général Darnaud détermina le succès de la journée. Avec l'infanterie seulement, il combattit un ennemi bien supérieur en nombre et qui avait de la cavalerie et de l'artillerie formidables7.Le 13 du même mois, à l'affaire de Rivalta, il commandait une colonne d'infanterie qui fut entour e par l'ennemi8.Le 18, il défendit le front de Novi pendant trois heures contre les attaques réitérées d'un corps très nombreux de troupes autrichiennes; mais, obligé d'abandonner cette position, que l'insuffisance de ses forces ne lui permettait pas de garder plus longtemps, il se retira dans les montagnes voisines, espérant y attirer l'ennemi; cette tentative eut un plein succès9.Attaqué le 23 frimaire par des forces autrichiennes et russes très supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s'enfuirent à travers les montagnes jusqu'à Nervi où il devint indispensable de s'arrêter et de s'opposer à l'ennemi, qui avait l'intention de s'emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait vers Recco et Sori, à quatre milles de distance10.C'est à ce trait d'une valeureuse audace que la colonne de Sori dut son salut, car elle ne pouvait éviter d'être faite prisonnière, les rues de Nervi ne permettant pas de former quatre hommes de front11.Le 24, à l'affaire de la Castagna, le général Darnaud, avec ses troupes très peu nombreuses, renverse les colonnes de l'ennemi12.Le 13 germinal suivant, la 8e demi-brigade d'infanterie légère, postée sur la montagne de Rua, en avant de Recco, fut obligée d'abandonner cette position et se retirait, vivement harcelée par un ennemi nombreux qui pénétra dans la ville de Recco13.

  • FigureBlasonnementArmes du baron Darnaud et de l'Empire (décret du 28 octobre 1808, lettres patentes du 15 janvier 1809 (Valladolid)).Écartelé ; le premier d'or aux cinq chevrons d'azur superposés surmonté de deux étoiles de gueules ; le deuxième des barons militaires ; le troisième de gueules aux trois tours crénelées d'argent ouvertes du champ deux et une, celle du milieu chargée d'une épée haute en pal d'argent, le quatrième d'azur, coupé d'une rivière d'argent d'ou sort un soleil levant d'or.16,17,18Livrées : les couleurs de l'écu16.

  • Le 1.01.1791, le régiment d'Anjou devient le 36eme régiment d'Infanterie.A l'Armée du Rhin (Juillet 1792-Septembre 1793-Le 30.09.1792, le 36e entre dans Spire au pas de charge. 35.000 Autrichiens mettent bas les armes-3.10.1792, il entre dans Worms.-Du 27.03 au 23.07.1793, deux compagnies de grenadiers du 36eme se couvrent de gloire au siège de Mayence.A l'Armée du Nord (Septembre-1793-Avril 1794) -6.09.1793 : Le 36eme enlève successivement " villages : Herzèle, Bambecke et Rexpoëde.-8.09 : Hondschoote :L'ennemi (18 000 Hessois et Anglais) perd 3 généraux, 6 000 hommes, 3 drapeaux, 9 canons et tout le matériel du siège de Dunkerque.Le capitaine D'Arnaud, chargé du commandement du 1er bataillon,s'empare d'une redoute armée de 7 pièces de canon et y fait prisonniers 500 anglais. D'après le décret de la Convention Nationale, ces prisonniers doivent être mis à mort sur le champ ; malgré le danger qu'il court , D'Arnaud les conduit au Q.G.,et les représentants lui demande pourquoi il ne les a pas fait fusiller, il leur répond fièrement :Je suis toujours prêt à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour la Patrie ; mais je ne puis être le bourreau d'ennemis désarmés !"L'avant-veille,devant Cassel, le même d'Arnaud, par sa présence d'esprit, sauva deux bataillons français exposés à être pris ou détruits.Le caporal Marathon attaque seul 12 Anglais escortant un caisson, en tue trois, met les autres en fuite, prend le caisson et 3 chevaux et ne veut accepter aucune récompense. "Nous lui avons demandé ce qu'ils voulaient ! disent les représentants du peuple dans leur rapport. "Un poste d'honneur!" a-t-il répondu.Cette bataille est sur le drapeau du 36eme.Après plusieurs engagements brillants devant Ypres, Werwick et Menion, le 36eme assiste enréserve à la victoire deWattignies, le 16.10.1793.(A suivre).

  • A l'Armée d'Helvétie et du Danube (7.03-24.11.99)Depuis le 6.03.99, le 36e se bat presque tous les jours :-Le 6, à Luciensteig : La brigade Lorges plaça quelques charrettes remplies dans le lit du Rhin à Flaesch,et, essaya de passer en improvisant un pont ; mais une crue du fleuve fit échouer cette tentative. Masséna rappela Lorges à Alzmoos, où il avait fait jeter un, pont de chevalets quis ervit au passage.-Le 7, devant Dissentis-Le 10, à Bergen : Le fusilier Foulfoin se distingue en franchissant sous le feu le plus meurtrier unretranchement ennemi. Quelques instants après aidé de ses camarades Blum, Méger, Dause et Piquet, il parvient à repousser une colonne autrichienne à laquelle il fait une vingtaine de prisonniers.Le soir, du même jour, lors de l'attaque de Pont-St-Martin par le général autrichine Loudon, le capitaine Perrier est envoyé pour reconnaître la position de l'ennemi ; rencontre l'avant-gerde française endéroute, il fait son possible pour la ralillier et ne peut y parvenir. Voyant qu'elle va entraîner toute la colonne "Vous vous déshonorez ! s'écrie-t-il Vous allez laisser prendre votre drapeau et votre général ! beaucoup de braves font volte-face ; il se met à leur tête au milieu d'une grêle de balles et, secondé par ses collègues Buzzini et Lacoublaye, il marche à l'ennemi,,le culbute et lui reprend beaucoup de prisonniers qu'il venait de faire.Le 12, à Zernetz-Le 13, à Pont : Au débouché de Pont, le 36eme commandé par le capitaine Langlois, fait prisonnier 2.500 hommes et 45 officiers, dont 13 officiers supérieurs.-Le 25,.03, le 36e joue le rôle principal dans l'attaque et la prise de Nauders, où les Autrichiens nous laissent 2 000 prisonniers, 12 canons, leurs ambulances et leurs magasins.-Le 30, le général Lecourbe, forcé de reculer, charge le capitaine Perrier, commandant intérimaire du 36eme, de protéger la retraite de toute sa division. Grâce à ce valeureux officier la retraite s'opère dans le plus grand ordre.-Le 30.04, une attaque sur Zernetz est brillamnent repoussée ; le 36e laisse les Autrichiens s'embarrasser dans plusieurs lignes d'abatis, le charge tout à coup avec vigueur et leur enlève 4 à 5.000 prisonniers.-1.05 : Luciensteig Le fusilier Piquet, étant en tirailleur, fait prisonnier un officier autrichien et s'empare d'un obusier, placé au débouchéd'un bois, au moment où cette pièce allait faire feu sur nous.-25.05, Frauenfeld : Les Aurichiens perdent 2.000 tués et 3.000 prisonniers.-1.07 : Ober-Egery-14.08 : Le 36e est chargé de prendre Einsielden : -Le 1er bataillon, avec à sa tête le capitaine Buzzini, longe la rive droite du lac d'Egery et rencontre les Autrichiens à la Maison-Blanche ; il les en chassa, ainsi que de Montgarten et deRottenhern et les poursuit jusqu'à St-Gorrhe.Dellard, adjudant-major du 2e bataillon, à la tête de quelques braves, poursuit 2.000 Autrichiens jusque sur les bords du lac de Zurich, coopère à la prise de 3 compagnies et 5 officiers.Mahé, fusilier, fait à lui seul mettre bas les armes à une compagnie autrichienne de 112 hommes et prend un officier supérieur ; il est nommé sergent de suite.26.08, Bilten. Les Autrichiens avaient placé une forte batterie sur les bord de la Linth qui défendait l'entrée et le passage du long défilé aboutissant à naefels. Malgré celà, l'ennemi est culbuté et poussé jusqu'au pont de Mollis qu'il se hâte de détruire avant que ses troupes l'ait complètement passé.Dans ce combat, le 36e fut sublime. Un bataillon de Grenadiers passe sous le feu de 20 pièces d canon qui tirent à mitraille, et, sans leur répondre par un seul coup de fusil, charge à la baïonnette pendant une lieue. L'ennemi est mis dans une déroute complète et laisse le champ de bataille couvert de morts et de blessés.24 et 25.09. : Zurich : Le 24.09, les troupes de la division Soult reçoivent l'ordre de passer la Linth, entre les lacs deWallenstadt et de Zurich . cette rivière rapide, non guéable et très marécageuse sur ses bords, est défndue par plus de 40 redoutes et par de nombreux postes. Il est donc impossible de surprendre l'ennemi et il faut tout tenter de vive force;A 3 h. du matin, pendant que le 94e se bat à Schmerikon et Grynan, 160 nageurs, pris la plupart dans le 36e armés de lances, de piques, de pistolets et de sabres, sont réunis vis-à-vis Schoennis sous la conduite de l'adjudant-major Dellarddu 2e bataillon, traversent la Linth, enlèvent les postes ennemis, placés au point déterminés pour le passage, s'emparent des redoutes, et, battant la charge, portent la terreur dans le camp autrichien ; ils facilitent par ce mouvement aussi hardi qu'extraordinaire le moyen de lancer à l'eau les barques destinées à l'établissement d'un pont.Pendant ce temps, le 36e prend part à la fausse attaque du centre , en contenant d'une rive à l'autre les troupes de renfort qui arrivent aux ennemis.Le sous-lieutenant Grégoire maintient au passage de la Linth, avec un détachement de 64 hommes, un corps ennemi fort d'environ 150 hommes et de 168 hussards, et, malgréla supériorité de leur feu de mousqueterie et leur pièce de canon, les force à capituler.A 5 h., le jour commençant à paraître, l'ennemi, revenu de sa surprise, forme ses colonnes d'attaque et marche sur nous. Trois fois pris et repris , le village de Schoennis nous reste enfin : L'ennemi qui y est forcé et mis en désordre, sur retire sur Kaltebrun.Le passage étant effectué, et les troupes de l'attaque du centre n'y étant plus nécessaires. Soult fait porter sur Uzenach 2 bataillons du 36eme. Il leur faut passer par le pont de Grynau, qui vient d'être rétabli ; à peine la tête de colonne a-t-elle débouché que le pont se rompt. Ainsi coupés, nos premiers pelotons sont exposés aux plus grands dangers,car une réserve russe s'avance à leur rencontre. sans perdre contenance, cette poignée de braves du 36e charge vigoureusement l'ennemi et, soutenue par les feux de mousqueterie des troupes rangées en bataille sur la rive gauche, le met dans une déroute complète. Un colonel, 300 hommes et un drapeau restent au pouvoir de ces héros. Kaltebrun est pris ; la nuit met fin au combat.Le 25, l'ennemi voulant reprendre Kaltebrun, porte, pendant la nuit, d'Uzenach sur Beuken, un corps de 1.200 hommes d'infanterie et un escadron de hussards. Instruits de son mouvement, Soult le fait entourer de grand matin par le 36e. Tout le corps met bas les armes et nous prenons avec lui 5 pièces de canon.Trois mille prisonneirs, plusieurs drapeaux, 20 pièces de canon et la plus grande partie des bagages Autrichiens furent les trophées de la division Soult à la sute de ces journées.Durant cette journée, l'adjudant-major Dellard (hé oui, encore lui , aidé seulement de son domestique, fait prisonnier 50 Autrichiens, qu'il conduit au Q.G.Zurich est inscrite sur le drapeau du 36eme.(A suivre).

  • Attaqué le 23 frimaire par des forces autrichiennes et russes très supérieures, il fut obligé de quitter la ligne de Monte-Cornua. Ses troupes plièrent en désordre et s'enfuirent à travers les montagnes jusqu'à Nervi où il devint indispensable de s'arrêter et de s'opposer à l'ennemi, qui avait l'intention de s'emparer de ce débouché pour couper la retraite à une colonne qui se trouvait vers Recco et Sori, à quatre milles de distance (le Général Darnaud s'empressa de réunir 300 hommes de la 73e Demi-brigade, commandés par le Chef de Bataillon Verney, qu'il plaça à un défilé, où 4 hommes auraient pu en arrêter 100, et il leur ordonna de tenir jusqu'à la dernière extrémité pour assurer la retraite de la colonne qui était encore à Sori. Après avoir fait toutes les dispositions nécessaires pour empêcher l'ennemi de pénétrer plus avant, le Général Darnaud demanda des hommes de bonne volonté pour aller avec lui explorer le pays. Mais telle était alors l'intimidation que causait à la troupe le nombre considérable des ennemis, que deux hommes seulement se présentèrent. Ce manque d'énergie et de confiance ne change point les projets du Général, il marche seul en avant de Nervi, avec les deux hommes qui se sont offerts, et qui promettent d'affronter avec lui tous les dangers. Bientôt après, regardant en arrière pour s'assurer de la conduite des 300 hommes auxquels il a confié la garde de l'important débouché qu'il veut conserver, il s'aperçoit que l'ennemi s'en est rendu maître et qu'il s'empresse d'arriver et de s'établir dans les rues de Nervi. Ne prenant conseil que de son courage, Darnaud, le sabre à la main et suivi de ses deux intrépides compagnons, s'élance sur l'ennemi, qui fait feu sur eux. Personne n'est atteint, et après avoir porté le désordre dans les rangs des Impériaux, nos trois hommes parviennent à les mettre en fuite.C'est à ce trait d'une valeureuse audace que la colonne de Sori dut son salut, car elle ne pouvait éviter d'être faite prisonnière, les rues de Nervi ne permettant pas de former quatre hommes de front (le Chef de Bataillon Verney qui, malgré son courage et ses efforts, n'avait pu parvenir à rétablir son Bataillon qu'au plateau de Quinto, rendit lui-même justice au dévouement du brave Général Darnaud, et le Chef de brigade Wouillemont, qui commandait la colonne de Sori, s'exprimait ainsi dans le rapport qu'il fit de cette affaire : « L'ennemi, ayant porté toutes ses forces sur la brigade de gauche, et l'ayant forcée et suivie dans sa marche rétrograde jusqu'à Nervi, avait coupé celle de droite que je commandais. Le général de brigade Darnaud, par les efforts de son courage, ne dut presque qu'à lui seul l'avantage de me dégager et de me réunir à la 2e brigade, avec laquelle ce général se défendit dans Nervi, d'où il chassa l'ennemi, et prépara la glorieuse journée du lendemain»).Le 24, à l'affaire de la Castagna, le Général Darnaud, avec ses troupes très peu nombreuses, renverse les colonnes de l'ennemi (Atteint de trois coup de feu, mais sentant trop combien sa présence est nécessaire, il surmonte sa douleur, oublie ses blessures, et, chargeant à la tête de ses soldats, il culbute l'ennemi, lui enlève quatre pièces de canon et lui fait 1 200 prisonniers).Le 13 germinal suivant, la 8e Demi-brigade d'infanterie légère, postée sur la montagne de Rua, en avant de Recco, est obligée d'abandonner cette position et se retirait, vivement harcelée par un ennemi nombreux qui pénétra dans la ville de Recco (le Général Darnaud accourut sur le champ de bataille, et ne pouvant arrêter la déroute, arrache le fusil des mains d'un soldat : « Si tu es brave, lui dit-il, reste auprès de moi; donne-moi des cartouches et mourons ensemble au poste de l'honneur». Seul avec ce soldat, il fait feu sur l'ennemi, qui s'étonne de tant d'intrépidité. La Demi-brigade, revenue d'un premier moment de faiblesse, et encouragée par l'exemple de son Général, s'arrête, se rallie, et sur les pas de l'intrépide Général Darnaud, elle charge à son tour l'ennemi, renverse tout ce qu'elle rencontre et reprend Recco, où elle complète sa victoire, en faisant prisonnière ou passant au fil de la baïonnette toutes les troupes qui s'y trouvaient).Le 16 et le 17 du même mois, à Montefaccio, il combattit avec succès un ennemi toujours plus nombreux que lui et parvint à conserver à l'armée des munitions et de l'artillerie qu'il avait reçu l'ordre d'abandonner.

Bataille de la TrebbieLe 17, Macdonald fait Ott attaquer sur le Tidone, à 5 kilomètres au-delà de la Trebbie, par trois Divisions et demie. Ott est mis en déroute. Malheureusement, Macdonald et Moreau ont trop tardé à réaliser leur jonction, et Souvaroff intervient à temps, non seulement pour le sauver, mais pour nous rejetter sur la Trebbie, après une lutte opiniâtre qui a duré jusqu'à la nuit. Macdonald a laissé deux Divisions en arrière de la Stura, dont la Division Olivier, dont fait partie la 30e qui n'entre en ligne que le matin du troisième jour de la bataille. Ayant à peine 18000 hommes à opposer aux 40000 Russes, Macdonald veut se tenir sur la défensive.Denis Moreau, en ce 29 prairial (17 juin 1799) à marché presque jusqu'à 10 heures du soir, pour bivouaquer près de Fiorenzuola; de là, il se remet en route pour Plaisance.Le 18, Macdonald n'a pu encore achever sa concentration. Ses trois Divisions, qui se sont battues la veille, sont attaquées, dès le matin, par Souwaroff, dans leurs positions de la rive gauche de la Trebbie qui nous appartient encore. Les Austro-russes font, comme nous, des pertes considérables. Mais, grâce à leur supériorité numérique, ils nous rejettent, après dix heures de combat, sur la rive droite où ils n'osent pas nous suivre, en voyant entrer en ligne, vers 2 heures, les trois Divisions Watrin, Montrichard et Olivier.Le 30 prairial (18 juin 1799), Denis Moreau après avoir marché 8 lieues bivouaque près de la Trebbia en indiquant que l'ennemi y est en force ; il signale quelques petites attaques le soir et dans la nuit.Le 19, Macdonald, qui a réunit toutes ses Divisions, prend l'offensive. Mais ses forces sont réduites à 24000 hommes contre 36000 Russes. Les Divisions Olivier et Montrichard sont destinées à enfoncer le centre de l'Armée austro-russe. La 30e forme la tête de colonne de la Division Olivier. Brillamment enlevée par le Chef de brigade D'Arnaud, elle passe la Trebbie, en colonne serrée par pelotons, les hommes ayant de l'eau jusqu'à la ceinture. Elle se déploie sur l'autre rive, met en déroute la cavalerie qui la charge, culbute l'infanterie qui lui est opposée et atteint le village de San-Nicolo, ayant dépassé l'artillerie ennemie de plus de 300 toises, dit le rapport du Chef de brigade D'Arnaud. Mais son exemple n'est pas suivi. Par suite de circonstances fatales et de faux mouvements à gauche, la Division Montrichard repasse la Trebbie et disparait du champ de bataille, tandis qu'à droite la cavalerie et la Division Watrin transportent trop loin leur action. La Division Olivier se trouve isolée et, vivement attaquée sur ses deux flancs, se voit forcée de battre en retraite. Un instant, la 30e Demi-brigade est cernée. Mais elle passe sur le corps des ennemis qui l'entourent et reprend position derrière la Trebbie, toujours en combattant.Rapport du Chef de Brigade d'Arnaud, commandant la 30e, à la bataille de la Trebbia : "Les trois bataillons de la 30e Demi marchaient en colonne serrée par peloton; chacun d'eux avait à sa tête trente tirailleurs pour couvrir la marche et eloigner ceux de l'ennemi qui étaient en grand nombre. Ces 90 tirailleurs étaient commandés par des officiers braves et intelligents qui avaient reçu des instructions tendant à forcer favorablement la ligne de l'ennemi; ils s'en acquittèrent de la manière la plus hardie. Le Lieutenant Aberjoux, qui les commandait en chef, fit des prodiges de valeur.Le Chef de Brigade d'Arnaud marcha en colonne serré par bataillon, il passa dans cette élan la rivière à gué, malgré qu'on eut de l'eau jusqu'à la ceinture et que l'ennemi dirigeât, tant sur les flancs que que le front une grêle de boulets et de mitraille. Les flancs étaient entièrement à découvert. Quoiqu'il occupât le centre de la ligne, son but tendait à rompre celle de l'ennemi; il y parvint à moins d'une demi-heure laissant, à la vérité, sur son passage beaucoup de morts et de blessés.Immédiatement après avoir passé la rivière, il se déploya sous le feu vif de l'ennemi; la cavalerie le chargea, il la chargea à son tour, bientôt elle prit la fuite, après avoir laissé plusieurs des siens sur le carreau. Aucun obstacle n'arrêtait le courage et l'intrépidité de tous les militaires de cette Demi-Brigade qui se précipitèrent dans les rangs ennemis, y portèrent la mort et l'effroi et le mirent sur ce point dans la déroute la plus complète. Il fit taire les pièces de canon qui avaient été dirigées sur les colonnes, il les laissa à plus de 300 toises derrière lui; l'ennemi fuyait à toutes jambes, nous étions maîtres du champ de bataille, mais la gauche de notre armée n'avait pas suivi notre mouvement, elle se retirait au contraire. L'ennemi fort de sa retraite, n'ayant point ses rangs rompus sur ce point, fit une manoeuvre sur la gauche de cette Demi-Brigade, l'entoura aussi du côté de l'aile droite qui n'avait pas pu la suivre, le Chef de Brigade se trouva donc isolé sur un terrain planté de vignes et d'arbres qui l'empéchait de découvrir les mouvements de l'ennemi sur ses flancs. Se trouvant ainsi cerné de toutes parts, il songea à se retirer dans le meilleur ordre possible, il se fit jour à travers les rangs ennemis et repassa la rivière sans avoir été soutenu par notre cavalerie.Nous avons à regretter dans cette affaire au moins 300 braves, tant tués que blessés, dont 28 officiers, 6 de ces derniers ont été tués".Il existe une certaine divergence entre le chiffre des Officiers tués porté dans le rapport du Chef de Brigade d'Arnaud et celui qu'on relève sur les matricules des Officiers; le premier fait foi assurèment puisqu'il a été émis par le Chef de la 30e le lendemain ou le surlendemain de la bataille. On peut expliquer ce fait de la manière suivante : à cette époque, ou les matricules des Officiers n'existaient pas, ou elles ont été perdues et, dans celles qui se trouvent actuellement au Dépôt de la guerre, faites après coup, on a omis ou oublié un certain nombre d'Officiers qui avaient disparu du Corps depuis longtemps déjà.Cette remarque s'applique, non seulement à la bataille de la Trebbia et aux combats précédents, mais encore à la plus grande partie des guerres du Premier Empire.Liste des Officiers de la 30e tués ou blessés à la bataille de la Trebbia :Capitaine Bournier (Jean François), Sous lieutenant Arnaud, tués; Capitaine Marchand (Jean Pierre), coup de sabre sur la tête et à la main droite; Capitaine Castagna (Jean), coup de boulet au dessus du côté droit de la tête, avec pénétration. Il faut reconnaitre que le Capitaine Castagna avait la tête joliment solide car le nous le verrons figurer encore dans plus d'une bataille et il ne prend sa retraite que dans les dernières années du Premier Empire. Capitaine Pierre Schaller, coup de biscaïen à la hanche droite; Capitaine Jean Baptiste Clément Duthoya, coup de feu au cou; Capitaine Jean Marie Wuillermoz, coup de feu au bras droit; Capitaine Bouillé François, coup de mitraille au flanc gauche; Capitaine Assada Fleury, coup de boulet; Lieutenant Jean Michel Leraitre, dit Laurette, coup de feu à la jambe droite; Lieutenant Boirivant Christophe, coup de feu à la jambe gauche; Lieutenant Gaspard Melchior Leblond, coup de feu au genou droit; Lieutenant Jean Pérusset, coup de feu à l'aine droite; Sous lieutenant Mathurin Chépert, coup de feu à la poitrine; Sous lieutenant Claude Bailly, coup de feu au genou gauche; Sous lieutenant Henry Lebray, jambe gauche travers e; Sous lieutenant Mathieu Umbdanstock, coup de feu à la tête; Sous lieutenant Pierre Murgé, plusieurs coups de sabre sur les mains, plusieurs coups de baïonnette; Sous lieutenant Jean Arnaud, coup de sabre à l'épaule droite; Sous lieutenant Etienne Robert Louis Mérille, coup de feu à la cuisse droite; Sous lieutenant Claude François Cudey, coup de feu à la tête; Sous lieutenant Alexis Berthod, coup de feu à la poitrine. Parmi les Officiers blessés figure également le Chef de brigade D'Arnaud.Parmi les Sous officiers de la 30e blessés à cette bataille et qui sont devenus plus tard Officiers, nous relevons les noms suivants : Sergent major Joseph Bertrand, atteint d'un coup de feu au bras droit et fait prisonnier; Sergent major Pierre Mathieu Barbey, coup de feu à la figure et prisonnier; Sergent major Didier Guillin, atteint d'un coup de lance d'un coup de feu au bras gauche, prisonnier; Sergent Alexandre Jund, coup de feu à la cuisse gauche et prisonnier; Sergent Louis Kerveiller, coup de feu au bras droit; Sergent Jean Louis Mazier, coup de feu à la cuisse gauche et prisonnier; Adjudant Bernard Cheminade, coup de feu à la jambe gauche; Sergent Jean Baptiste Carrière, atteint de trois coups de feu; Caporal Louis Augustin Leclerc, coup de feu au bras droit; Caporal Sirandelle, atteint d'un coup de feu; Sergent major CLaude Charles Blein, deux blessures.Non seulement les cadres de la 30e ont été très éprouvés par le feu, mais ils comptent encore un grand nombre de prisonniers; ce sont les Capitaines Duthoya, Willermoz, et Bouillé, les Sous lieutenants Choper, Lebray, Bailly, Murgé, Arnaud, Cudey et Berthod; les Lieutenants Noé, Boirivaut et Pérusset.Tous les corps de cette vaillante armée ont beaucoup souffert; le Général Olivier, commandant de la 1ère Division, a eu la jambe emportée par un boulet, deux Généraux ont été tués, neuf blessés, mais l'ennemi a subi des pertes encore plus considérables. Malgré ses conséquences funestes, la bataille de la Trebbie n'en constitue pas moins une des plus belles pages des annales de la 30e. Au nombre des actions d'éclat accomplies par les militaires de la 30e dans la journée du 19 juin, et relatées dans leurs états de service, figurent les suivantes :- A la fin de la bataille de la Trebbie, le Capitaine Duthoya, quoique blessé d'un coup de feu au cou, continue à se battre avec le plus grand courage et sauve la vie à un Sergent de la 15e Légère, en tuant un Hussard ennemi au moment où il allait passer son sabre au travers du corps de ce Sous officier. A la fin de la journée, le Capitaine Duthoya, couvert de blessures, est fait prisonnier. - Le Capitaine Claude Antoinbe Dubourg, à la tête de sa Compagnie de Grenadiers, contribue à la prise de quatre pièces de canon.- Le Sous lieutenant Pierre Louis Murgé fait l'admiration de ses chefs par son courage, sa fermeté et la résistance qu'il tient contre un ennemi bien supérieur au nombre de soldats qu'il commande; il succombe enfin sous les coups répétés de sabre et de baïonnette; mais, reprennant ses sens un instant, il rassemble le peu d'hommes qui lui reste, leur parle, les excite; ils se battent en héros et entretiennent l'ennemi au point de donnet le temps à une colonne en déroute de repasser la Trebbia et de rejoindre le corps de bataille. Victime de son dévouement et hors d'état de se défendre, il est ensuite fait prisonnier. - Le Sous lieutenant Joseph Pérusset, blessé d'un coup de feu, refuse les secours de ses Grenadiers et ordonne une charge à l'arme blanche sur une batterie ennemie qui est enlevée par ces même Grenadiers.En raison de leur brillante conduite, le Commandant Jean Vincent Lajeunesse est reçu Chef de brigade, le Capitaine Marchand Chef de Bataillon, les Sous-lieutenants Lebray, Umbdenstock et Lafitte sont nommés Lieutenants, le Sergent major Bertrand, les Sergents Lassègne et Robin sont nommés Sous-lieutenants.Les alliés ne peuvent forcer le passage. Mais, le lendemain, Macdonald, qui ne peut compter comme eux, sur des renforts, doit battre en retraite, poursuivi par les Autrichiens et les Cosaques; mais l'Armée de Naples ne retraite que pied à pied et sans cesser de combattre."Il c'est livre un bataille sanglante que l'on ne voyoit que morts et blessez de toute part il se fit une calonnade que jamais l'on a vue la pareille. L‘affaire a duré trois jour, le 1er messidor, nous avons battue en retraite ..." (soldat Guyot).Pour Denis Moreau, il y a eu le 1er messidor (19 juin 1799) une forte bataille : après avoir rapidement traversé la Trebbia en colonnes serrées, les hommes s'élancent sur la ligne de canons ennemie (200 pièces) qui tirent à mitraille et font des ravages dans les rangs. Denis Moreau note qu'en traversant la rivière, on voit sur l'eau les blessés et les tués flotter. Lui même a son fusil brisé et la tête éraflée par un quartier d'obus; ce même obus coupe la cuisse du Général Olivier. La colonne ennemie est alors en pleine déroute, mais la gauche française a du battre en retraite, obligeant toutes les autres colonnes à faire de même. Les soldats des camps se retrouvent en pleine mêlée, et ne se reconnaissent que par leur uniforme. Les Français se rallient de l'autre côté de la rivière. Denis Moreau note que ce moment est crucial car il y a encore une ligne de canons pour couvrir la retraite, sans quoi toute l'armée aurait succombé. Une fois la rivière franchie, les hommes restent sur place toute la nuit, presque sans munitions.Le 2 messidor (20 juin 1799), la 1ère Division livre au pont de la Ruva un combat dans lequel la 30e trouve encore l'occasion de se signaler.Denis Moreau, qui est demeuré au bord de la Trebbia toute la nuit, se met en route à la pointe du jour; il note que les pertes de la veille ont été importantes dans les deux camps. Il marche un long moment pour venir enfin prendre la route de Parme et de Modène. Puis s'installe au bord d'une rivière pour y attendre l'ennemi et prendre un peu de repos; pas le temps de faire la soupe ! L'ennemi attaque en masse sur le pont qui surplombe la rivière mais il est stoppé par plusieurs pi ces de canon et un obusier qui tirent à mitraille, en même temps que se produit une vive fusillade. L'ennemi, dit Denis Moreau, fait une perte considérable. Au final, les Français se retirent sur le tard; Denis Moreau a marché 5 lieues.Le 3 (21 juin 1799), Denis Moreau marche 7 lieues et arrive près de Parme. Le 4 (22 juin 1799), il marche 5 lieues et arrive à Reggio.Le 5 messidor (23 juin 1799), la 1ère Division est à Modène. Le lendemain 6 messidor an VII (24 juin 1799), elle lutte sur les deux bords de la Secchia contre Klenau. "Le Chef de Brigade d'Arnaud passa la rivière à 3 heures du matin, avec une forte reconnaissance, pour découvrir l'ennemi sur la route de Carpi; il aperçut beaucoup de cavalerie et d'infanterie et fit de suite brûler le pont; les barques de Ponte Rosso et de Campo Cossiano furent aussi brulées. Sur les six heures, l'ennemi engagea une fusillade assez vive, et bientôt l'attaque devint générale sur toute la ligne; une partie de la Division se porta sur le bord de la rivière; tous les efforts que fit le général autrichien Klenau pour rétablir le pont furent rendus nuls par le Chef de Brigade d'Arnaud qui commandait cette partie" (Rapport officiel).Lors de la reconnaissance conduite au début de la journée par le Chef de Brigade D'arnaud, le Sergent major Lassègne (Gérard), envoyé à la découverte avec dix-huit grenadiers, est cerné par un escadron russe et sommé de se rendre; il refuse et, profitant avec intelligence des avantages d'un terrain marécageux, soutient trois charges, tue dix chevaux, beaucoup d'hommes dont le Major du Régiment, fait trois prisonniers dont un Capitaine et met le reste en déroute. En récompense de ce brillant fait d'armes, le Sergent major Lassègne est nommé Sous lieutenant sur le champ de bataille.L'expression : nommé Lieutenant, Capitaine, etc, sur le champ de bataille, expression que l'on trouve sans cesse reproduite dans les états de service des Officiers de la 30ème, ne veut pas dire que ces Officiers ont été promus immédiatement et séance tenante au grade supérieur, mais bien qu'ils ont été nommés en récompense d'un trait de bravoure ou d'une action remarquable dont on a voulu consacrer le souvenir en ajoutant sur leur lettre de service ces mots : nommé sur le champ de bataille.Denis Moreau de son côté note qu'il arrive sur le rempart de Modène, et qu'il y reste le 6 messidor (24 juin 1799), jour de la Saint Jean; il signale que les troupes françaises se sont battues sur deux colonnes, et que l'ennemi a tenté de couper la retraite française, sans y parvenir.Le lendemain 25 juin, la 1ère Division continue sa retraite et va reprendre dans les débouchés des Apenins les positions qu'elle occupait avant son départ pour Modène. Denis MOreau signale avoir évacué Modène le 7 messidor (25 juin 1799) à minuit pour retraiter sur la Toscane, seul chemin libre; après avoir marché 10 lieues, il bivouaque près de Pavullo.L'Armée de Naples remonte ensuite vers le nord pour opérer sa jonction avec l'Armée d'Italie; elle s'engage dans les affreux sentiers de la Spézia où elle perd une partie de son artillerie. Denis Moreau indique que le 8 messidor (26 juin 1799), il quitte la position de Pavullo pour aller à Pieva (?); il marche 8 lieues et bivouaque dans les montagnes. Le 9 (27 juin 1799), il marche 7 lieues et arrive à Saint Marcel où il logne jusqu'au 16 messidor (4 juillet 1799). Le 16 messidor, il quitte Saint Marcel, marche 2 lieues et bivouaque à Pont à Piette (?). Le 17 (5 juillet 1799), il marche 5 lieues et arrive à Pistoia. Le 18 (6 juillet 1799), il part de Pisotia pour se rendre à Lucques; il marche ce jour là 9 lieues. Le 20 (8 juillet 1799), Denis Moreau se remet en route, marche 5 lieues et arrive à Piettre Fonta (?). Le 21 (9 juillet 1799), il marche 10 lieues et arrive à Sergente (?) où toute l'artillerie, nous dit il, est laissée car l'on doit pénêtrer dans les montagnes et qu'elles sont impraticables pour les voitures. Le 22 (10 juillet 1799), nouvelle marche de 3 lieues; parti dans l'après midi, Denis Moreau couche de l'autre côté d'une rivière (laquelle ?). Le 23 (11 juillet 1799), marche de 7 lieues; Denis Moreau quitte le bivouac précédent pour aller coucher sur les hauteurs de Passo del Bracco, dans le pays de Gênes. Le 24 (12 juillet 1799), marche de 5 lieues; il passe dans le petit port de Sestri et couche à Chiavari. Le 25 (13 juillet 1799), marche de 3 lieues; il part de Chiavari pour aller à Rapallo.Enfin, le 17 juillet, harassée, diminuée de plus de la moitiée (15000 hommes sur les 36000 qu'elle comptait initialement), l'Armée de Naples rejoint l'Armée d'Italie dans les environs de Gênes.Le 30 messidor (18 juillet 1799), l'Armée célèbre la fête du 14 juillet avec 4 jours de retards; elle reçoit, nous dit Denis Moreau, double ration de vivres. Ce dernier demeure à Rapallo jusqu'au 8 thermidor (26 juillet 1799). Ce jour là, Denis Moreau reprend la route et marche 3 lieues pour retourner à Chiavari où il reste le 9 (27 juillet 1799). Le 10 (28 juillet 1799), il repasse à Rapallo, marche 5 lieues et arrive au bivouac à Reco (?). Le 11 (29 juillet 1799), il quitte le bivouac, marche 4 lieues et va camper sous les murs de Gênes. Le 12 (30 juillet 1799), il passe dans Gênes. Le 13 (31 juillet 1799), il marche 6 lieues et va coucher à Bosola (?).Au commencement d'août, la Division Watrin occupe la Bochetta et Bassola, tête de la vallée de la Scrivia; ses avants postes sont à Voltaggio et Isola.Le 14 (1er août 1799), Denis Moreau marche 3 lieues, retourne à Reco puis bivouaque près d'Isola. Le 15 (2 août 1799), il s'installe près du fort de Serravalle. Le 17 (4 août 1799), l'ennemi attaque la position, et Denis Moreau doit se retirer à une demie lieue en arrière, derrière Arcuata (?). Le 22 (9 août 1799), il reprend sa position. Le 23 (10 août 1799), l'ennemi attaque de nouveau; Denis Moreau se bat pendant 4 heures; l'ennemi se retire avec une soixantaine d'hommes de tués, blessés et prisonniers. Côté français, il n'y a pas de blessés.L'ancienne Armée de Naples, sous le commandement de Macdonald, forme la droite de l'Armée d'Italie réorganisée. Cette droite, forte de trois Divisions, occupe les débouchés de la rivière du Levant. Par suite de la fusion entre l'Armée de Naples et celle d'Italie, la 30e Demi-brigade forme avec la 78e, la première Brigade (Petitot) de la 1ère Division (Général Watrin); cette Division est au centre, gardant les passages à hauteur de Sestri; Joubert est nommé Général en Chef.Le 11 août, quittant ses positions défensives situées dans la région de Serravace et Arquata, l'Armée de Joubert forte de 40000 hommes traverse la Bochetta pour se porter au secours d'Alexandrie et de Mantoue.Le 27 thermidor (14 août), à la prise de Séravale (sic), le Lieutenant Morgat (Jean) gravit un rocher sous le feu du fort, sivi par deux Grenadiers seulement; il enfonce la porte et facilite l'entrée de la ville à la colonne d'attaque. Denis Morau note ce jour là dans son journal qu'il a marché 4 lieues; il quitte d'abord sa position initiale pour faire rentrer l'ennemi dans le fort de Serravalle, puis pénètre dans la plaine d'Italie, près de Novi en Piémont et enfin couche dans la plaine.

  • Jacques DARNAUD remplacé par VALTERRE François (1759-1837): En janvier 1797, il passe à l'Armée d'Italie au sein de la Division Bernadotte. Il se signale au passage du Tagliamento le 26 ventose an V (16 mars 1797), avant d'être à nouveau blessé d'un coup de feu à la prise de Gradisca trois jours plus tard, à laquelle il a coopéré très activement. Le 7 frimaire an VI (27 novembre), il est bloqué dans Rome avec la Division Championnet et défend avec ardeur le château Saint-Ange, ce qui lui vaut d'être nommé provisoirement Chef de brigade à la suite, par le Général en chef Championnet, le 15 pluviose an VII. Au mois de germinal suivant (10 mai 1799), pendant la retraite de Naples, il est blessé d'un coup de feu à l'affaire qui a lieu près de Sainte-Marie. Le 10 thermidor de la même année, à Ronciglione, il bat, avec 1,000 hommes, 6,000 révoltés, leur prend 3 drapeaux, 10 bouches à feu et une bannière, leur tue plus de 1,000 hommes, et est lui-même atteint d'un coup de feu. Une autre version indique qu'il a puni la ville de Ronciglione qui s'était rebellée (28 juillet : Valterre fait exécuter 85 villageois et incendie la ville. Plus de 170 bâtiments sont détruits ainsi que toutes les archives historiques) avant d'être à nouveau blessé d'un coup de feu à la jambe gauche devant Viterbe (3 août).François Valterre remplace Jacques Darnaud, nommé Général de brigade, à la tête de la 30e Demi-brigade qui reçoit l'ordre de marche pour retourner en Italie. Le 10 mai 1800, elle est à Nyon (Suisse) et le 13 à Vevey, direction le col du Grand-Saint-Bernard et la plaine du Pô. Placée sous les ordres du général Lannes, l'unité s'illustre à Aoste le 16 mai 1800, à Pavie le 2 juin, à Montebello le 10 juin et à Marengo le 14 juin (cf. Carnets de Jean-Roch Coignet). A Marengo, il commande la 30e Demi-brigade; il y fait des prodiges de valeur, et les conscrits sous ses ordres se montrent dignes de rivaliser avec les vétérans de l'Armée d'Italie. C'est ce jour là que Valterre devient officiellement Chef de Brigade de la 30e. Le 6 août, Valterre est confirmé Chef de Brigade titulaire par Arrêté des Consuls en date du 21 Thermidor an VIII. Il prend une part glorieuse à l'affaire de la Volta, le 30 frimaire an IX (21 décembre), et quoique grièvement blessé d'un coup de feu au cou, il ne veut point quitter le champ de bataille. Rentré en France en 1801 après la paix, il est envoyé en garnison à Strasbourg pendant les ans X et XI.

  • Nom du lien : BULLETIN de l'ORLEANAIS, Lien URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5507029v/f30.image.r=DARNAUD.langFR.

  • Nom du lien : Biographie des célébrités militaires, Lien URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36796t/f355.image.r=%20DARNAUD%20.langFR.

  • Nom du lien : Résume des victoires, conquêtes, désastres et revers des armées..., Lien URL: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63584005/f288.image.r=%20DARNAUD%20.langFR?messEtiq=1.

  • Nom du lien : Jacques Darnaud ou le destin exceptionnel d'un enfant du Loiret devenu Baron d'Empire -

    www.histoire-genealogie.com, Lien URL: http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2050#forum28065.

  • dans une modeste retraite-3 bld Bonne Nouvelle, Paris 2ème.

    (Décès)

  1. MARIE ANNE CLOTILDE ROMET (Femme du six-fois-arrière-grand-cousin au cinquième degré de DOMINIQUE) est née le 16 novembre 1768, à Alençon, 61. Elle est décédée.

    JACQUES DARNAUD, âgé de 33 ans, a épousé MARIE ANNE CLOTILDE ROMET, âgée de 22 ans, le 15 mars 1791 à Alençon, 61. Ils ont eu un fils :

    JACQUES MARIE AUGUSTE DARNAUD né en 1800

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Commentaires
Le charqueador et le bagnard.
  • Plus aucune trace de lui... Pas même une pierre tombale. Deux frères nommés Jean-Baptiste : l'un mon aïeul, vice-consul de France au Brésil ; l'autre, bagnard condamné, en 1829, aux travaux forcés à perpétuité, pour crime contre la religion de l'Etat.
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